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Rescapé du camp 14

Publié le 20 octobre 2012 par Copeau @Contrepoints

Ce livre est le témoignage incroyable d’un homme de 30 ans qui s’est évadé de la Corée du Nord. Né dans un camp de travail, Shin a réussi à s’échapper de l’enfer communiste et raconte l’inimaginable. La barbarie communiste sévit encore.
Par Bogdan Calinescu.
Publié en collaboration avec l'aleps.

Rescapé du camp 14
Shin est le seul détenu né dans un camp de concentration nord-coréen qui a réussi à s’évader. Il avait 23 ans lorsqu’il est arrivé en Chine après une longue marche. Comme des millions d’autres Nord-Coréens, il a grandi dans un camp car toute sa famille y avait été enfermée. Il n’a pas eu d’enfance, il a été torturé (à 14 ans, il est suspendu, nu, à un crochet au-dessus d’un brasier) et a assisté à l’exécution de sa mère et de son frère parce qu’ils auraient tenté de s’échapper du camp. Il a connu la faim, le froid et le vieillissement prématuré. À 25 ans, il en faisait déjà 60. En s’évadant (après avoir parcouru à pied plus de 600 km), il sauve néanmoins sa vie. Il travaille d’abord à la frontière chinoise, il réussit à se réfugier en Corée du Sud et ensuite il arrive aux États-Unis où il fonde un Mouvement pour promouvoir les libertés en Corée du Nord.

Pendant ces années de captivité, lorsqu’il a commencé à comprendre ce qui lui arrivait, il s’est demandé comment le monde pouvait le tolérer. En consultant Google Earth, on remarque facilement que les seuls endroits illuminés en Corée du Nord sont les camps de travail. Ces camps ont duré deux fois plus longtemps que les camps soviétiques et douze fois plus que les camps nazis. « Pourquoi on ne bombarde pas les routes qui mènent à ces camps ? », se demande Shin. Il a raison. La lâcheté des dirigeants occidentaux est inégalable. D’après les rares informations dont on dispose, il existerait 6 camps dont le plus grand mesure 50 km de long sur 40 km de large. Dans deux camps seulement, on peut espérer être libérés un jour tout en restant surveillés par les forces de sécurité de l’État. Si l’on arrive dans les autres camps dont le n° 14, on est sûr qu’on est condamné aux travaux forcés, donc à une mort certaine. Plusieurs centaines de milliers de nord-coréens (enfants, femmes et vieillards compris) ont péri dans ces camps.

En lisant son témoignage, on se demande comment il a pu survivre entre la faim, le froid, les tortures, les exécutions, les punitions… Même le suicide est interdit dans les camps car il est considéré comme une forme d’évasion. Si un détenu passe à l’acte, les membres de sa famille sont punis. Bien entendu, on ne se lave pas dans les camps et on est obligé de faire ses besoins dans les champs pour les… fertiliser. Pendant 23 ans, Shin n’a mangé que de la bouillie de maïs, du chou au vinaigre ou de la soupe de chou. Il a perdu ses dents et marche comme un vieillard. Humiliations et brimades forment le quotidien des détenus. Ils ne sont plus des êtres humains mais des bêtes à qui ont « permet de survivre » : « Si la pitié est interdite, il n’y a guère d’autres règles pour les prisonniers. Les gardes peuvent laisser libre cours à leurs pulsions et à leurs excentricités… La théorie justifiant les camps est qu’il faut nettoyer jusqu’à trois générations les familles de ceux qui n’ont pas une pensée correcte ». Même les nouveau-nés sont tués à coups de barre de fer !

Ce récit devrait être étudié dans les écoles et lu lors des assemblées de l’ONU. C’est une véritable honte de voir que cette barbarie puisse encore exister aujourd’hui.

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