Sujets de réflexion.

Par Ananda

Soucieuse des apparences et extraordinairement attachée à celles-ci qu’elle est, l’humanité se prête particulièrement à la tromperie.

Confondre ce qu’on voit et ce qui est, c’est tellement facile…et encore plus facile, de berner quelqu’un qui fonctionne comme ça !

Trouver des mots pour exprimer une perception autre, c’est çà, la poésie !

Et c’est en ce sens qu’elle se range du côté de l’altérité.

C’est quelquefois en suivant la spontanéité de sa folie qu’on arrive à trouver les idées les plus sages, les plus justes, les plus inspirées.

La démarche poétique est aussi une démarche qui relie. Une démarche qui traduit, en tous les cas, une forme de perception tendant à ramener chaque détail du monde à une sorte d’unité, à une sorte d’interconnexion, de lien, de contenant plein de mystère qui englobe tout et ne se laisse connaitre que par une intuition très vive. Si l’on la comprend ainsi, elle ne peut être que « religieuse ».

Dans l’orbe de mon regard, il y a le ciel, le nuage, le vent, la rue, le mur…mais pas seulement. Il y a, peut-être et surtout, l’impalpable qui les relie.

Ecrire est une aventure qui occupe toute une vie et, à ce titre, qui peut fort bien vous dispenser d’en chercher d’autres.

Le monde est à la fois stable et instable, prévisible et imprévisible.

Ne jamais être sûr de rien. Car toute certitude est susceptible d’être ébranlée.

On ne peut placer sa confiance en la mémoire. Cette dernière est, en fait, un miroir déformant. Déjà, à la base, nous ne voyons que ce que nous désirons voir. De la même façon, nous ne retenons que ce que nous voulons retenir. Notre mémoire est donc un tissu effiloché de souvenirs réels et nets, de souvenirs imprécis, incertains et d’accrocs, sous la forme de trous de mémoire dont, de façon inconsciente, nous comblons les hiatus en fabriquant, à l’aide de l’imaginaire, de faux souvenirs.

Depuis qu’elle existe sur Terre, la Vie frappe par son dynamisme, par son désir d’expansion, par sa volonté farouche de « persévérer dans son être » en contrant l’œuvre de l’entropie. Sa vigueur, sa merveilleuse et foisonnante diversité ont l’art de s’immiscer partout, de coloniser tous les milieux qu’elle rencontre, de s’adapter avec une surprenante inventivité.

Il en est ainsi : la Vie fait feu de tous bois, s’accroche, croisse et se multiplie sans se laisser arrêter par grand-chose. Une seule et unique logique semble animer son immense corps : survivre, se maintenir, durer. Et, pour se faire, s’étendre (tant quantitativement que qualitativement), se propager en toutes directions, partout où ça lui est possible.

Jusqu’à l’ « invention » de l’Homme et de cet étrange phénomène qu’est l’intelligence, qui lui a permis de viser encore plus haut, encore plus loin : la transplantation dans l’espace intersidéral.

Notre intelligence a, en effet, permis à la Vie de prendre conscience que, dans un milliard d’années, elle serait très gravement menacée de disparition par le processus de la mort solaire et que le seul moyen d’échapper à une telle finitude programmée était de fuir, de se transporter hors de sa planète natale, d’essaimer aux confins du Système Solaire, voire au-delà.

Peut-être est-ce là, finalement, à nous, Humains, notre principale raison d’être…

P. Laranco