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2e CONGRÈS MONDIAL D'ÉCOLOGIE SONORE - FRANCOISE KALEMBACK

Publié le 19 octobre 2012 par Desartsonnants

2e CONGRÈS MONDIAL

D'ÉCOLOGIE SONORE

FRANCOISE KALEMBACK

Professeur philosophe IUFM

LUNDI 20 AOÜT - 12H10 - SALLE STELLA À SAILLON (SUISSE)


Qu'est-ce qui chante, (ou déchante) avec nous dans l'environnement ?

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...Les avatars de la mélodie : la mélodie est ce qui, dans notre vie quotidienne, accroche le plus notre oreille occidentale.  Qu’est-ce qui  fait que la mélodie persiste dans notre oreille …

Françoise Kaltemback aborde la question de la mélodie dans un espace historique et géographique.

Les avatars de la mélodie, sont des éléments fondamentaux de ce que nous écoutons en musiques. Des envahissements « horribles » façonnés à partir de quelques extraits, eux-même totalement déconnectés de l'ensemble, ou de l'œuvre initiale (Carmen, Mozart).

Ce sont des mélodies très dégradées, galvaudées, triviales, dans le plus mauvais sens du terme. Nous acceptons une sorte d'éloge des tubes, via d'incessants matraquages. Certaines musiques, chansons,  ont quelque chose de capté dans la mémoire de  notre enfance, ou jeunesse, et que nous tentons plus tard de retrouver dans les CD, une mémoire sonore que nous recherchons comme des jalons. Nous effectuons, de manière souvent inconsciente, un travail de la mémoire et d'anticipation, dans différents genres de musique musique, classique ou autre. Dés les premiers sons entendus, nous tentons de  prévoir ce qui va se développer plus tard, les méthodes et modes qui seront employés (gammes, harmonie, rythmes, timbres...). Surprenez moi  pourrait être une sorte de demande pour sortir de la routine de compositions stéréotypées!

Pourrions nous du-ire qu'il en va de la même chose pour l'environnement ?

Certains bruits (les poubelles, engins de nettoyage) sont presque rassurants, comme des repères temporels, le démarrage de la 2cv du voisin...

Il faut une capacité de discrimination, favorisé par un univers « calme » pour bien entendre.

Dans des environnements urbains parfois de plus en plus plus brouillés, la discrimination des sources sonores et la perspicacité de l'écoute deviennent beaucoup plus difficiles.

Ces fragments de musiques d'aujourd'hui qui sont diffusés dans l'environnement, dans l'espace public, via les téléphones portables, distillent des bribes sonores qui perdent toute signification. Ce sont devenus des « Tubes »¨*  aseptisés, en suspension dans le temps et l'espace.. Des ritournelles qui se transforment en rengaine à la grande échelle du numérique,  avec les innombrables répétitions des plus vicieuses. Ces répétitions  génèrent des pathologies contemporaines, celles des  oreilles enflées, des conduite addictive vers les « sons moches » que l'on acceptent en temps que tels, sans discernement. On trouve déjà, dans une histoire ancienne, différentes des réductions et adaptations pour orgues de barbaries jouées dans la rue, ainsi que des partitions écrites avec paroles de chansons transmises autrefois, airs d'opéras ou thèmes musicaux, de différents fragments de musiques « contemporaines » déjà passablement  dégradées.

Mais cette fragmentation trouve chez des artistes comme  Handy Warhol des sources d'inspirations et de création qui en a fait un usage somme tout  positif. Rien n'est jamais définitivement perdu !

*  Voire la définition des Tubes par  Peter Szendy in « Tubes. La Philosophie dans le juke-box » - Paris : Éditions de Minuit, Collection « Paradoxe », 2008.


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