« Garantir le financement des petites et moyennes entreprises (PME) et des entreprises innovantes fragilisées en cette période de crise. Tel est l’objectif de la Banque publique d’investissement (BPI), dont la création a été actée, mercredi 17 octobre, par le gouvernement, en conseil des ministres. Considérée comme un chantier phare du quinquennat, la BPI devrait ouvrir ses portes en janvier 2013, après le vote du projet de loi par le Parlement, d’ici à la fin de l’année. »
Appelée à devenir le nouveau bras armé de la politique économique du gouvernement, cette banque sera présidée par un proche de François Hollande, en la personne de Jean-Pierre Jouyet, numéro un de la Caisse des dépôts (CDC), qui n’aura pas de fonctions exécutives. La direction générale de cette banque devrait être assurée par Nicolas Dufourcq, actuel numéro deux de Capgemini. (source)
Ça commence bien. Déjà que sa nomination n’était pas sans poser quelques questions de bon sens populaire, de cohérence politique et de cohésion idéologique¹ quand on se réclame « de gauche » comme ce gouvernement…. (A moins que ce ne soit volontaire, et que les libéraux de part et d’autre, par delà leurs pseudos divergences, ne se soient entendus sur le dos de la bête, et dans notre dos à nous ?) ? Toujours est-il que pour son entrée en fonction à la tête de la BPI, Monsieur Jouyet a fait fort.
Jouyet : « La BPI n’a pas vocation à aider les canards boiteux »
Parler de « canard boiteux » à propos de Florange, c’est insulter à la fois toute la Région Lorraine, qui s’identifie à sa sidérurgie, les métallos, qui ont déjà le cœur gros comme ça de voir leur outil de travail fondre comme neige au soleil depuis des décennies dans une région sinistrée dont les emplois s’évadent, alors qu’ils lui ont déjà tant donné, et tous les ouvriers de France et d’ailleurs qui se voient ainsi rejetés en une seule phrase à l’échec de leurs propres dirigeants, qui n’ont pas su les protéger contre la rapacité à si court terme du système industriel et financier international, dont Mr Mittal est un produit typique. Sans parler du manque d’anticipation desmêmes qu’ont soi-disant plus de neurones que les autres, en termes d’innovation de la production industrielle de ce pays. Aussi, la phrase de Mr Jouyet est d’autant plus un scandale et une ignominie qu’elle démontre à quel point notre élite dirigeante se dédouane si volontiers de ses propres responsabilités. L’échec de Florange, et plus largement de l’industrie sidérurgique de notre pays, est un échec et un drame collectif. De plus, si Monsieur Jouyet, qui ne voit probablement par là que la seule dimension financière et technocratique (au vu du seul bilan comptable effectivement catastrophique de ce site qu’il est capable d’appréhender), ne sait pas tenir compte de la dimension stratégique de cette production, cela est dramatique et m’atterre face aux responsabilités qui sont les siennes et aux compétences qu’elles nécessitent, essentiellement politiques. On risquerait bien de regretter un jour que cette production ne soit plus nationale, à moins de considérer que seule l’Allemagne puisse nourrir à présent d’acier les 4 coins de l’Europe, à notre seul détriment, tant que d’autres industries de substitution, et de masse, n’y ont pas vu le jour. Ce qui est franchement loin d’être le cas. Alors, il conviendrait d’être plus clairs sur ses intentions et ses roientations envers notre bon peuple de France une bonne fois pour toutes, plutôt que de nosu rpendre pour des c. (censuré, et puis j’ai promis à Jegoun de ne pas l’utiliser, pour qu’il en garde le monopole…).
Et donc, pour conclure provisoirement (nous ne sommes pas au bout de nos surprises avec ces gens là, et spécifiquement cette BPI), ne nous avait t’on pas promis qu’elle ne serait pas un « machin parisien lointain », mais proche des territoires, et le « bras financier du redressement productif » ? Ben comme dirait mon vieux père, « c’est mal barré, hein »…
Florange : « Jouyet a perdu une occasion de fermer son bec »
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¹ N’oublions pas que ce Monsieur fût secrétaire d’État chargé des Affaires européennes des gouvernements Fillon successifs… Ce qui en dit déjà suffisamment long sur la gauchitude de Mr Hollande himself. Il plaira en outre au lecteur averti de savoir que Mr le directeur de la BPI est marié avec Brigitte Taittinger, une des petites-filles de Pierre Taittinger, actuellement PDG des parfums Annick Goutal… Et qu’il est catholique pratiquant. Mais cela n’a rien à voir bien entendu avec le sujet qui nous préoccupe ici.