Je suis allé de ravissements en ravissements en lisant le très bon dossier du Parisien d'aujourd'hui consacré au Made in France.
En fait, pendant une semaine, une journaliste a cherché à n'acheter que des produits made in France. J'ai reconnu parmi les marques qu'elle citait un certain nombre de celles qui ont fait l'objet d'un billet ici, que ce soit les éponges spontex, le papier-toilette lotus, les stylos bic, les machine à laver Brandt ou encore mes fameux jeans girondins Tuff de Florac à 59 euros.
Comme moi, la journaliste s'est rendue à plusieurs reprises chez la Fabrique Hexagonale, l'un des sites de référence que je consulte.
J'ai également eu grand plaisir à lire l'entretien donné par Arnaud Montebourg au Parisien. Il y prône la mise en place un label Made in France, propose de promouvoir celui qui a été créé par Yves Jego, Origine France Garantie, et observe que les États membres sont favorables à l'établissement de labels nationaux pour les lieux de production. Ben, c'est bien mon Nono. Mais là, va falloir en parler à François, parce que maintenant que tu mets les pieds dans le plat européen (bienvenue au club, inscris-toi au MoDem et va tape la discute avec Marielle de Sarnez à ce sujet) tu vas découvrir que c'est la croix et la bannière puisque les États se contorsionnent dans des contradictions pour les moins surprenantes : d'un côté ils passent par-dessus la tête du Parlement pour décider ce qu'il convient de voter et faire appliquer pour l'Europe ou non et de l'autre ils réclament une mesure qu'ils combattent à huis clos. Scizophrènes ? Dédoublements de personnalités morales ? Alllez savoir...
Il faut donc espérer que François (le Président) soutienne sincèrement Nono Montebourg au conseil des États européens pour promouvoir les propositions de François Bayrou (eh oui, nous sommes exactement dans ce qu'il présentait aux Français comme projet pendant les présidentielles).
Pour revenir au Parisien, courez acheter le numéro d'aujourd'hui : précieux documents ! Par exemple, en pages 56 et 57 du dossier une carte de France des usines françaises qui produisent les achats réalisés par la journaliste testeuse pendant une semaine.
Melclalex a eu l'amabilité de me communiquer l'ouvrage de Montebourg sur la démondialisation. Je vais le lire en entier et en faire une critique sérieuse. Mais comme j'ai déjà feuilleté les premières pages, j'ai vu que Nono Montebourg préconisait à l'Europe de mettre en place un véritable protectionnisme. Si Nono entend par là qu'au sein de l'Europe, sur le marché européen, les règles doivent être les mêmes pour les entreprises qui produisent en Europe et celles qui produisent ailleurs, là, d'accord et c'est d'ailleurs ce que dit Bayrou. Mais s'il s'agit de mettre en place des barrières douanières, alors là, non, parce que nous allons y perdre en exportations et parce que de toutes façons, l'imbrication des différentes industries de tous les pays est telle que nos propres industries ne peuvent se passer de fournisseurs étrangers pour certaines parties de leur production.
Bref, on en rediscutera. Espérons simplement, maintenant qu'il commence à avoir la tête froide, que les projets de Nono Montebourg connaîtront des réalisations concrètes.
Et pour ce qui est d'amener l'Europe à reconnaître les productions nationales, rendez-vous aux européennes de 2014. Je fais toutefois observer à Nono Montebourg que quand je fais valoir ce point de vue, on me qualifie de nationaliste à gauche (mais aussi chez les libéraux, un comble...).