En règle générale, quelque soit le type du label ou de l’association, on préfère jouer la carte du drame pour faire réagir l’audience. Des enfants rachitiques incrustés sur un pattern de terre craquelée – quelques petites mouches aux coins des yeux, ça fait mieux- une banquise ou un lagon souillés par le sang de mammifères marins en péril ou d’affreuses perspectives élevant le litre d’eau au rang du gallon d’or, on nous culpabilise pour nous faire mettre la main au portemonnaie. Je n’engage que moi en affichant ce postulat, mais il me semble que les mêmes images tournent en boucle depuis ma tendre enfance et que toutes les actions menées ne sont que cosmétiques. À force d’y être exposé, le quidam est devenu imperméable à cette misère qui roule sur sa conscience comme l’eau sur les plumes d’un canard. La surenchère d’images choquantes n’ébranle plus et pourtant, elle reflète bien l’état de notre triste terre. Comme le disait Brel, « On n’oublie rien de rien, on s’habitue, c’est tout. »
Et puis, il y a ceux qui ont compris qu’avec l’humour tout passe beaucoup mieux et que l’impact d’une campagne légère est bien supérieur dans une société aussi déprimée que la nôtre. Dans ce spot quasi hollywoodien écrit et réalisé par Max Joseph et produit par Aaron Weber, le label Rainforest Alliance, nous démontre que la prise de conscience c’est bien, mais qu’il vaut mieux en faire peu intelligemment que de jouer les héros et de se casser les dents. Un seul mot d’ordre, suivez la grenouille, ce petit logo vert que l’on retrouve sur bon nombre de packaging. Sauver la planète, ça commence déjà dans sa superette !
(Merci à Amina pour la découverte!)