Sebastian Rodriguez, champion olympique, nage à corps perdu dans sa vie. Né en Galice, à Vigo, c’est à la suite d’une grève de la faim en prison qu’il perd l’usage de ses jambes. Prisonnier politique parce qu’il a été mêlé à un assassinat « alors que la dictature de Franco se meurt », avec d’autres, qui « ont détruit leur vie pour une lutte en laquelle personne ne croit ». Libéré de prison à 37 ans, il se remet à la natation. Six ans plus tard, aux Jeux de Sydney, il gagne cinq médailles d’or et bat quatre records du monde, qui n’effacent rien du passé.
Après Les chaussures de Clara Nahmias le mois précédent, on trouve dans ce numéro Le pied, de Suzanne Doppelt : « l’homme s’en prend souvent à sa chaussure alors que c’est son pied qui est coupable ». Coupable, qu’il faudrait couper ?
Yann Moulier Boutang choisit une approche différente de la majorité des médias à propos du « vrai changement à ne pas rater ». Pas d'accord avec tout ce qu'il écrit mais ça vaut le coup de lire ses lignes, rappelant comme « on vitupérait la sarko-anxiété borderline ».
Le portfolio des dernières pages révèle des photos dont l’auteur, Yannis Roger, dit que « ce sont des images prises trop tard » : « Quand j’appuie, c’est déjà fini. »