19 octobre / Chaux vive

Par Blackout @blackoutedition
19 octobre Chaux vive Sans un bruit les hommes jetèrent les deux corps avec le troisième. Avant de leur balancer de la chaux vive, Manuel les avait fouillés avait trouvé pas mal de pognon, un ticket de bus, et pas de papiers d'identité. Un ticket de bus... C'étaient vraiment de petites frappes. Qui se soucierait de leur disparition ? Il allait jeter le ticket, mais le fourra dans sa poche au cas où. Manuel était basané comme un maçon portugais, petit comme un petit marocain, volubile comme un italien... Les brigades in-ter-na-tio-nales... Il mit un masque anti-poussières des gants, attrapa la pelle et balança la poudre à brûler sur les cadavres salement amochés. Pourquoi les maisons espagnoles étaient-elles blanchies à la chaux ? On peut se poser la question. On n'en fit pas des choux gras dans les journaux, les punaises écrasées puent. Manuel et Sergio enterrèrent la petite à l'ombre du vieil olivier dans le jardin. Antonio hurla au loup comme s'il avait compris tandis qu'Ugo s'enferma dans sa chambre. Il y resta une semaine sans le boire ni le manger, malgré l'assiette que lui passait régulièrement Sergio, qui n'osait le déranger. Il se pissa, se chia dessus, finit de se dessécher en pleurant des seaux de larmes. A suivre... demain !

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