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Rendez-vous important ce matin, soudain…

Publié le 18 octobre 2012 par Moralotop @moralotop

Rendez-vous important ce matin, soudain…

Rendez-vous important ce matin, soudain…

Rendez-vous important ce matin, soudain…

Hubert a rendez-vous à 10 heures, hôtel Nofitel.

Son interlocuteur : Akiro Saké, un acheteur japonais très difficile.

Hubert le « travaille » depuis 2 ans.

Rendez-vous important car c’est aujourd’hui ou jamais qu’Hubert emporte le contrat, vital pour lui.

Et pour sa société.

Pour maitriser le temps, il prend l’autoroute 30 minutes plus tôt que d’habitude.

Soudain, un ralentissement.

J’ai 30 minutes de marge, pense-t-il, c’est tout bon.

Mais le ralentissement se transforme en arrêt prolongé.

Hubert le sait, Saké est intransigeant sur l’horaire, les convenances et la politesse.

Le froisser, c’est dire adieu au contrat.

Et quand il dit rendez-vous important cela veut dire que c’est celui de la dernière chance.

A l’arrêt depuis 20 minutes, pressé par le temps, Hubert perd peu à peu son sang-froid.

Et décide d’avancer coûte que coûte.

N’y tenant plus, il se déporte sur la bande d’arrêt d’urgence.

Et se rabat plus loin sous un concert d’avertisseurs d’automobilistes mécontents.

  • Stress et angoisse le visitent.
  • Son rendez-vous important lui fait perdre le contrôle de lui-même.
  • Les pensées sombres l’envahissent.

Je serai en retard, Saké sera parti, c’est foutu, 2 ans de boulot pour rien

S’énervant de plus en plus, il peste contre ceux qui n’avancent pas, contre cet embouteillage juste le jour où je suis pressé etc.

Sans le réaliser, ses pensées sombres en créent de nouvelles qui l’assaillent de plus belle :

 Pff… c’est pas vrai, cet empaffé de Martin va me souffler le contrat, ça n’arrive qu’à moi,
j’ai UN rendez-vous important et c’est celui que je rate etc.

Hubert ne maitrise plus ni le temps ni ses pensées.

Enfin arrivé en ville, il grille un feu rouge.

Et manque de renverser un passant.

Méconnaissable, le moral à plat, il entre enfin dans le hall de l’hôtel.

Avec… 45 minutes de retard.

Sous l’effet de ses pensées sombres, ses nerfs ont lâché depuis longtemps.

Il est sans illusion : son rendez-vous important va finir en Bérézina.

45 minutes de retard, quel camouflet pour un Japonais.

Saké ne l’aura évidemment pas attendu.

Résigné, il s’approche du bar.

En effet, personne ne l’y attend : trop tard, Saké est parti.

Lui qui prétendait maitriser le temps ne se maitrise plus lui-même.

Désagréable avec le serveur, il commande un café.

Et s’écroule dans un fauteuil.

Chemise ouverte, cravate desserrée… la grande classe.

Puis il appelle son épouse, lui détaille le rendez-vous raté et ses conséquences :

Une sacrée remontée de bretelles, l’adieu à sa prime, etc.

Complètement anéanti, le moral en berne, il raccroche.

Et pose machinalement son regard à l’entrée du bar…

d’où surgit Saké impeccablement vêtu, la démarche alerte, plus souriant que jamais.

Le japonais s’approche et lui dit :

Ah, cher Hubert, vous aussi savez ce que sont les embouteillages !

On se serait cru à Tokyo ce matin, je suis confus, navré.

Me pardonnerez-vous jamais ce retard ?

Mille excuses vraiment.

Ebahi, Hubert, se lève en catastrophe, renoue sa cravate comme il peut.

Saké poursuit :

Cher Hubert, j’ai un avion, nous n’avons que peu de temps, allons droit au but.

J’ai profité de cet embouteillage pour finaliser mon choix.

Votre offre est identique à celle de Martin.

Mais votre persévérance depuis 2 ans m’impressionne.

C’est d’accord, je signe avec vous.

Puis, en riant :

En plus, vous m’avez attendu sans vous énerver, sans stresser, d’habitude votre spécialité à vous autres occidentaux…

Vous n’êtes pas du genre à foncer dans le brouillard un jour d’embouteillage, je l’ai tout de suite senti.

Vous êtes calme, Hubert, c’est bon signe pour nos affaires.

À ces mots, horriblement gêné, ne sachant pas comment les interpréter, Hubert balbutie :

Euh…tout à fait… sans m’énerver.

Sans stresser du tout…Mr Saki…, Sakou, zut…Saké.

C’est ça, je vous ai attendu sans stresser du tout, Monsieur Saké.

Et reprenant du poil de la bête, il ajoute :

Vous savez, le calme chez moi, c’est une seconde nature.

Je sais rester ZEN comme on dit chez vous …euh… hum…

Tous deux partent à nouveau dans un  éclat de rire.

QUELS ENSEIGNEMENTS ?

Vous êtes en retard à un rendez-vous important.

Du calme !

Restez zen et maitrisez vos pensées car …

1) C’est peut-être votre interlocuteur qui sera plus en retard que vous !

2) Si ce rendez-vous est important, il l’est pour les deux parties.

3) Un partenaire qui renoncerait au contrat pour un simple retard ne serait pas le bon partenaire… réjouissez-vous de cette découverte.

4) Ce qui est fait est fait. Il est donc inutile de se tourmenter pour une situation sur laquelle vous ne pouvez rien.

5) En revanche, concentrez toute votre énergie non sur votre « erreur », ce rendez-vous important raté, mais sur les solutions possibles à ce stade.

Au final :

moins de stress,

• meilleure maitrise du temps et de vos pensées.

• plus d’efficacité et de résultat.

C’est saké bien !


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