La douce dérive fasciste de l’Union européenne

Publié le 18 octobre 2012 par Eldon

Décidément, l’Europe ne nous laisse pas respirer. Il faudra un jour enquêter sur le dopage et la prise d’excitants par nos dirigeants. Plus sérieusement, on n’imaginait pas la sortie que vient de faire Angela Merkel aujourd’hui même, suivant ainsi celle de son ministre des finances, Wolfgang Schäbule qui suivait elle-même celle de Michel Barnier (voir Le TSCG n’était qu’un début).
Merkel veut carrément un droit de veto de L’UE sur les budgets nationaux. Pour la chancelière allemande, cette prérogative devrait être confiée, à Bruxelles, au commissaire aux Affaires économiques.

Rien que ça. Des parlementaires démocratiquement élus se verraient ainsi opposer un véto par un seul homme ou une seule femme, nommé(e). Au moins ce ne sera pas le commissaire européen à la Santé et à la consommation John Dalli, démissionné car mis en cause pour une affaire de conflits d’intérêts et trafic d’influence (« corruption« …chuuuuut…).

Mme Merkel confirme ainsi le souhait de Wolfgang Schäbule, qui n’avait donc pas prononcé des paroles  en l’air en guise de provocation, mais qui traduit bel et bien une volonté allemande de contrôler L’UE sous couvert du principe « payeur/commandeur ».

Selon Mme Merkel, « l’Union européenne doit avoir des pouvoirs d’intervention clairement définis pour réagir lorsqu’un État membre viole les règles budgétaires communes. Nous avons fait beaucoup de progrès dans le renforcement de la discipline budgétaire grâce au pacte budgétaire, mais nous pensons – nous, c’est-à-dire l’ensemble du gouvernement allemand – qu’il faudrait aller plus loin en conférant à l’Europe de réels droits d’intervention dans les budgets nationaux« .

Elle s’est opposé également à la création d’une union bancaire (ouf!)  et à l’idée défendue par François Hollande et d’autres dirigeants européens de confier la supervision des budgets nationaux par la Banque Centrale.

L’ idée de Mme Merkel a reçu le soutien dans la matinée du ministre français du Budget, à condition, a précisé Jérôme Cahuzac, qu’il ne s’agisse pas d’un transfert de souveraineté (?!?)

Excusez nous, mais c’est quoi ce délire???

Que le Parlement français comme tous les autres ne soit pas exempt de reproches est un fait.Des questions quant à sa représentativité, ses décisions parfois favorables à des lobbys, le statut et certaines prérogatives des mandataires, son manque de transparence, …, peuvent et doivent se poser dans toute démocratie. Ils devront être réglés. Il en va également des dépenses de l’Etat qui frisent la gabegie trop souvent, Etat qui fait à des choix pour le moins trop souvent favorables aux mêmes.

Mais de là à soumettre les décisions d’un parlement au veto d’une seule personne dont la seule légitimité sera un minimum de connaissances  et une nomination par la Commission européenne… On peut par ailleurs penser que le commissaire souhaité par Angela Merkel ne sera pas Roumain ou Lituanien.

Quant à la condition posée par M Cahuzac, elle est une ineptie sans nom. Si c’est pas un transfert de souveraineté, c’est quoi alors?

C’est la raison pour laquelle, au risque de choquer, nous pensons que l’UE s’oriente de plus en plus vers une dérive fasciste, le mot fasciste étant pris au sens large et générique du terme à savoir que l’UE est en train de devenir une organisation s’appuyant sur un pouvoir fort au service d’une classe humaine dominante (dirigeants des multinationales et grandes entreprises, banques, politiques nommés, journalistes à la solde,…), le rejet des institutions démocratiques, le rejet  de l’opposition entre autres par le discrédit et le contrôle des médias, et un contrôle politique extensif de la société civile.

Dérive toute en douceur mais inexorable.

Oh ce n’est pas nouveau, Noam Chomsky le dit depuis toujours. Lui parle de « douces institutions de tyrannie privées« , institutions bancaires , multinationales ou grandes entreprises, politiques complaisants ou corrompus en conflit d’intérêts…,  qui phagocytent les systèmes démocratiques et agissent avant tout dans leurs propres intérêts.

D’autre signes par-ci par-là sont bien inquiétants et démontrent bien cette dérive des démocraties européennes mais aussi mondiales vers le fascisme.Au nom des libertés. Des exemples? Il y en a à la volée:

- la peur entretenue et survoltée envers le terrorisme et le musulman. La meilleure illustration de cette peur entretenue est sans doute le projet INDECT dont voici une affiche hallucinante.

- la cassure des solidarités en général: tous les systèmes de solidarité de l’après guerre sont démantelés ou réduits  de plus en plus: Sécurité Sociale, protection sociale, subvention des associations caritatives, éducatives (pas de la fédération de foot rassurez-vous)

- la télésurveillance dont moultes études ont démontré l’inefficacité en termes de sécurité et ne vaut pas le contact de terrain

- la réduction des libertés publiques, comme en Espagne: un jeune a été condamné à un an de prison pour appel à manifestation sur les réseaux sociaux, préparation d’une loi qui interdit de photographier et filmer la police

- l’abandon de certaines catégories de population , voire de certaines villes (aux Etats-Unis) , en Italie, en France (les cités, les malades psy,…), …

- le web s’y met et Big Brother s’installe: Google après avoir collaboré avec les dirigeants Chinois, se met au service des Etats  démocratiques: espionnage, anti-terrorisme, intrusion… Désormais grâce à Apple, la police peut désactiver les portables pendant les manifestations. Mêmes déviances avec Facebook, Microsoft,…

- Le Front National, les nazillons de service, ici et ailleurs, se frottent les mains et s’emparent déjà des rues comme en Grèce.

Pendant ce temps, un homme est mort aujourd’hui dans une manifestation à Athènes, demain ça se passera autre part  en Europe.

Source: Le Figaro - Toute l’Europe