Sur la route, il n’y avait rien.
Rien que l’asphalte mouillé où mes pas résonnaient.
Dans les fossés, la pluie récente avait laissé d’étranges flaques.
Des flaques où se réfléchissaient tous les nuages du ciel.
De chaque côté du chemin, les grands arbres ployaient sous le vent.
Un fort vent d’automne, qui soufflait en rafale.
Des gouttes, parfois, tombaient des branches aux feuilles jaunissantes.
Elles tombaient dans les fossés, au milieu des nuages.
Point d’animaux, dans la grande forêt.
Nulle course effrénée, nul chant nostalgique.
Rien que le silence.
Les oiseaux s’étaient enfuis vers un Sud improbable et le grand cerf était mort.
Mort d’une balle assassine, dans la saison des amours.
Moi, je marchais au hasard, sans but, ne sachant où aller.
Je tentais d’oublier un chagrin, que je cachais avec peine.
Je marchais, et mes pas résonnaient sur l’asphalte mouillé.
Sur la route, il n’y avait rien.