Hiroshi, 48 ans, marié et deux enfants se retrouve par hasard dans le train qui l’emmène dans la ville de son enfance. Il en profite pour se recueillir sur la tombe de sa défunte mère. Pris d’un malaise, il se réveille alors dans la peau d’un adolescent de 14 ans. L’adolescent qu’il était en 1963. Il revit dès lors les évènements de son passé…
Le mangaka Jirô Taniguchi nous offre avec Quartier Lointain (1997) un scénario riche et passionnant empreint d’une réflexion profonde sur la vie. Par le biais d’un dessin au trait fin et délicat, il nous transporte dans une histoire de qualité bien que classique et malgré une finalité prévisible. Il se dégage une forme de poésie dans cette façon qu’à le personnage de retrouver une douceur de vivre oubliée. La nostalgie est traitée de manière réaliste et révèle des moments tendres et captivants. Avec Quartier Lointain, Jirô Taniguchi nous interroge sur notre passé, la possibilité ou non de pouvoir changer les choses. Ces interrogations, ces réflexions, l’œuvre en est remplies. Hiroshi s’exprime énormément puisque ayant un point de vue interne. Il est témoin d’un passé qu’il a déjà vécu et qui semble changer notamment sous l’impulsion de l’homme qui réside dans ce corps juvénile. Il se crée alors une dualité entre la façon de voir d’un adolescent et celui d’un adulte. Cette dualité offre des moments forts entre la relation qu’il entretient avec une camarade de classe et un mystère qui tourne autour de son père (j’évite de trop en dire).
Quartier Lointain est un manga immersif qu’on pourrait qualifier de cinématographique tant on parvient à ressentir et à vivre cette histoire touchante.
A noter qu’il a été adapté au cinéma par le réalisateur français Sam Garbarski.
I.D.