Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournis par les éditeurs.
Cette semaine Poezibao a reçu :
Pandectes (ou Le neveu de Bayle), de Jude
Stéfan
ajouts contre jour, de Pierre Le Pillouër
Les Ardoises du Ciel, de Paul Louis Rossi
De la Loire, de
Philippe Beck
Tant de Soleils dans le
sang, d’André Velter
Chet Baker (Déploration)
de Zéno Bianu
Action Poétique, n°
191/192
Les Lisières de
Jacques Josse
Pandectes (ou Le Neveu de Bayle)
Gallimard, 2008
330 p. ; 25 €
Jamais
Ne jamais interpréter
N’avouer jamais à une femme
Ne dire jamais son mépris
Jamais ne se justifier
Ne jamais se suicider
Jamais n’être né
(p. 158)
Pandectes : recueil de lois constitué sous Justinien au VIe siècle. Ici Commentaires : sorte de Bréviaire laïc ou Lexique partial, figurant un résumé, par entrées électives, des dégoûts, refus, appropriations, rencontres, affinités d’un esprit critique lors de son parcours mini-baylien de Lecture-Littérature (Jude Stéfan, 4e de couverture)(retour au sommaire)
ajouts contre jour
Le Bleu du Ciel, 2008
95 p. ; 14 €
Comment faire sortir l’aphorisme
de l’alignement mortifère ?
Comment enchaîner le mot à une phrase ?
Comment cesser de se répéter, de commenter ?
Que reste-t-il de la poésie quand on enlève la pose
Peut-on continuer, reprendre l’expérience des pères
avec les pairs pour seuls lecteurs ?
Et quoi le poétique devient-il, plus poliment, politique ?
(4e de couverture) (retour au sommaire)
les Ardoises du Ciel
Dessins de François Dilasser
Le Temps qu’il fait, 2008
225 p. ; 26 €
Le livre des Ardoises du Ciel va se dessiner en contrepoint de celui des Inscapes, publié en octobre 1994. Avec François Dilasser, nous avions eu l’idée, les années suivantes, de poursuivre notre exploration, d’en continuer l’histoire, l’analyse et l’illustration. On trouvera donc dans ce nouveau recueil la trace de nos médiations, des citations de Duns Scot et Gerard Manley Hopkins, une découverte de l’abbaye carolingienne de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, un séjour au Pays de la Magie avec Henri Michaux. Il faudrait ajouter nos Voyages imaginaires chez les Indiens Hopis et les Esquimos. Et cette relation de notre visite avec François et Antoinette des Carpaccio de la scuola di San Giorgio à Venise. Comme celle de la chapelle des Scrovegni, pour les fresques de Giotto, à Pàdova. Je puis ajouter que cette exposition à deux voix de nos travaux est donnée aujourd’hui en souvenir des schistes bleus au seul de la rue des Douves, à Lesneven, et du vent qui souffle dans l’anse de Goulven (Paul Louis Rossi, 4e de couverture) (retour au sommaire)
De la Loire
Argol, 2008
100 p. ; 17 €
« Voici des vagues, et
dessus des bras de danseuse indienne, sous le vent ».
Arpentant l’Estuaire de Nantes à l’Atlantique, un Noteur voit et regarde des
mouvements d’eau, et le profil des rives. Des poèmes en prose, surtout, sont le
résultat d’un exercice d’observation. Loire est le fleuve libre que l’action
des hommes ne peut absolument soumettre. Il est comme une aile sur un corps
dépendant, le corps de villes et d’industries liées, qui s’arrêtent au bord. Au
bord de quoi ? D’une corde d’eau, rythmique, historiée, impliquant des
faits et gestes. Le silence de la nature ne peut non plus les réduire ou les
comprendre absolument. Toutes les beautés reconduisent à ce qui les a faites
difficiles, sinon accessibles et fuyantes. Loire est un lieu profane,
disponible, et elle commande bien plus que des exercices de contemplation. Elle
vaut pour la Nature, sans doute, en tant que Nature n’est pas seule.
e de
couverture) (retour au sommaire)
Tant de Soleils dans le sang
Livre-récital et sept poèmes-tracts avec Pedro Soler et Ernest Pignon-Ernest.
Éditions Alphabet de l’Espace
120 p. ; un DVD ; 24 €
Livre-récital composé par André Velter dans la résonance des musiques de Pedro Soler, Tant de Soleils dans le sang exalte l’énergie d’une poésie qui court le monde, qui prend ses risques et ne cesse de reprendre souffle. Parole engagée, utopique et solaire qui évoque aussi bien les aventuriers de l’arène, Manolete, Domingui, Paquirri, José Tomas que les aventuriers du verbe incarné, Federico Garcia Lorca, Victor Segalen, Blaise Cendrars, Paul Valet, Al Berto ou Juan Gelman. Ici, des mots jetés sur des cordes de guitare entendent faire chants, sens et rythmes à la fois. Des mots pour repartir encore et encore, et se retrouver à jamais en terrain découvert, avec des dessins d’Ernest Pignon-Ernest à placarder dans les rues (4e de couverture) (retour au sommaire)
→ Poezibao recommande la visite du très beau site de l’éditeur, avec extraits audio et vidéo et plus large présentation de ce livre-récital
Chet Baker (Déploration)
Préface d’Yves Buin,
Le Castor Astral, 2008
120 p. ; 13 €
Du début des années 1950 (en prince de la trompette cool aux côtés de Charlie Parker puis de Gerry Mulligan) jusqu’à sa défenestration en 1988 à Amsterdam, Chet Baker est devenu un mythe américain et a été surnommé le "James Dean du jazz". Par un monologue poétique, Zéno Bianu s’attache à restituer la note bleue d’une aventure qui n’a cessé de tutoyer les extrêmes. Il livre un texte-confidence à la fois tendu et mélancolique, médiumnique et chaviré, qui tente de faire écho au phrasé unique de Chet Baker. (4e de couverture)
mars-juin 2008
160 p. ; 18 €
Au dos de la première couverture, une très belle photo de Josée Lapeyrère.
Au sommaire, Une histoire de la poésie en dix lignes de Michel Deguy, Incise, 1 de Florence Pazzottu ; dans Ateliers d’Aujourd’hui un florilège de textes de tous pays, Maroc, Autriche (Christine Lavant), Allemagne (Ursula Krechel avec traduction notamment de Patrick Beurard-Valdoye), Chine, Canada, Japon (Ryoko Sekiguchi), Italie, Pays-Bas. Un texte d’Edoardo Sanguineti sur "contre la poésie" de Witold Gombrowicz, de nombreux poèmes de Liliane Giraudon, Nathalie Quintane, Yves Boudier, Eric Houser, Geneviève Huttin et bien d’autres. Et un large aperçu du champ poétique avec notamment une lettre de Claude Adelen à Marie-Claire Bancquart, le Journal de Joseph Julien Guglielmi, etc. (retour au sommaire)
La Lisière
Apogée, 2008
65 p. ; 12 €
La Lisière est un ensemble constitué de huit textes conçus autour de la mémoire du hameau natal où Jacques Josse ne cesse d’aller puiser et d’un présent beaucoup plus ancré dans la réalité urbaine. Quelques lignes, quelques séquences vives, animées, situées parfois dans le brouhaha des bars, suffisent à l’auteur du Café Rousseau pour nous transporter de Bruges à Rennes où il vit et qu’il sillonne peu avant le lever du jour, faisant continûment route vers la zone industrielle. Il lui arrive aussi, sans crier gare, de partir (à Brest, Paris, Tanger) et de flâner (c’est sa façon de déjouer le temps) sur les traces de Jack Kerouac ou sur celles du philosophe Jules Lequier avançant un soir de février 1862 dans la mer....(4e de couverture) (retour au sommaire)