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A demi mot

Publié le 18 octobre 2012 par Christianpoulot @lemodalogue

A demi mot
Luis Buchinho printemps-été 2013

Internet est essentiellement « image » et on oublie et néglige souvent la valeur des mots, qui ont tout autant de pouvoir. Je ne fut guère étonné lorsque Linda Loppa m’annonça lors d’une interview il y a une dizaine de jours qu’un Master en Fashion Writing avait été développé au sein de son école Polimoda.

Je n’ai jamais autant écrit que depuis l’avènement d’internet, avoir un blog est un moyen formidable d’expression. Quand on a la possibilité de manipuler à sa guise texte et images il faut bien réfléchir à ce que l’on publie. Il y va d’une certaine forme de responsabilité. C’est la réflexion que je me suis faite en relisant mon écrit d’hier, j’ai constaté que mon propos n’était pas suffisamment développé et pouvait ainsi être mal interprété.

L’idée de base était de mettre face à face ces deux créateurs portugais, que je suis depuis plusieurs saisons, chacun ayant un style situé à l’opposé l’un de l’autre. Loin de moi l’idée de les opposer, mais plutôt de se demander où se situe la frontière de l’ « acceptance ».

Luis Buchinho, avec ses 20 ans d’expérience, n’est pas à considérer comme un ersatz. Mon propos est le fruit d’une frustration ressentie lors de ses défilés et au regard des compte-rendus de la presse et d’internet. Le créateur, reconnu au Portugal, est très peu cité par ici, or son style est à même de remporter l’adhésion d’un nombre croissant de fans.

Il fait parti des créateurs qui devrait être soutenu et encouragé par les journalistes et les blogueurs.

Le défilé de Luis fut assez limpide, il s’adresse, comme je l’ai écrit, à une « dame chic » et de citer Kirsten Dunst en exemple.

Quant à Fatima Lopes, je reviens sur certains points sur lesquels je n’ai pas suffisamment insisté, ne faisant que citer les propos qui ces dernières semaines m’ont irrités. Je reviens notamment sur ceux qualifiant les réalisations de la créatrice lusitanienne comme « manquant de finesse » là où on peut y voir plutôt une féminité exacerbée

J’ai par conséquent peu parlé de la collection de Fatima Lopes, mais m’en suis servi, cette saison, comme moyen pour défendre le travail de ceux qui ne vont pas forcément dans le sens du vent. Les termes de « chauffeuse de salle », « d’exotique » ou les références, qui parleront aux spécialistes, à un style plus consensuel (blouses transparentes, la couleur beige…) sont les paragons de ce que je déteste.

La collection de Fatima Lopes évoque le foisonnement de la forêt équatoriale, le corps dévoilé qui est son terrain de jeu favori, est révélé parfois sans pudeur (pas de politically correct) et non avec vulgarité comme lu parfois. Son style à la crudité de la nature amazonienne, d’ailleurs clairement signifiée par le décor floral luxuriant.

Les créateurs aux identités uniques nous incitent à regarder ailleurs (humour, sexualité, politique…). Par delà les impératifs industriels et économiques ils nous proposent une vision différente de la mode.


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