Sexisme et jouets

Publié le 30 mars 2008 par Juval @valerieCG

Comme le billet sur le post féminisme semble vous avoir intéressé, continuons sur notre lancée et parlons du sexisme des jouets.

Je précise tout d’abord que le sexisme désigne simplement le fait d’adopter un comportement différent et discriminatoire selon le sexe.
Vous avez tous et toutes vu des catalogues de jouets. Les jouets y sont présentés de façon sexuée et préparent déjà l’enfant à sa vie future.
La majeure partie des sites de jouets séparent les jeux “de filles”, des jouets “de garçons”.

On propose à la petite fille d’imiter maman avec un magnifique chariot de ménage qui comprend, entre autres, un balai et une serpillière. Maman ne peut conduire un camion, être pompier ou policier. Elle repasse et lave par terre. Elle se maquille aussi évidemment.

Sur certains sites la couleur est annoncée d’emblée. La petite fille, pour “ressembler aux grands”, peut apprendre à s’occuper de sa maison et des enfants. Les métiers qui lui sont proposés sont secrétaire, maîtresse et commerçante. Le petit garçon peut être chef de chantier, pompier, policier, soldat, garagiste, camionneur, laborantin ou aviateur.
Personne ne prétend qu’il serait préférable d’être pompier qu’infirmière. Cela montre simplement que la fille est conditionnée très tôt à devoir s’occuper des enfants, des malades pendant que le garçon doit apprendre à devenir un héros.


Sur beaucoup de sites, les jouets scientifiques, maquettes et modèles réduits sont uniquement présentés dans les pages pour les garçons. Ceux-ci ont des “héros” auxquels ils peuvent s’identifier. Les filles ont des “amies” auxquelles elles peuvent se confier. Face à Arthur ou Peter Pan on a donc une Bratz ou une Miss fashion.

Le plus grand choix tourne évidemment autour des poupées qui destinent les petites filles et uniquement elles, à leur future activité de mère. Elles peuvent ainsi apprendre à les langer, les nourrir ou les endormir.

Vous me direz quelle importance puisqu’au final ce sont les parents choisissent. C’est faire fi des conditionnements sociaux. Une étude de l’Observatoire Fisher–Price a révélé que si les parents ne répugnent pas trop à acheter un “jouet de garçon” à leur fille, ils se refusent à acheter une poupée à un garçon par “peur de l’homosexualité”.

Je ne condamne pas tel ou tel jouet même si j’avoue que j’aurais un peu de mal à offrir à un enfant, de quelque sexe qu’il soit, un fer à repasser ou une serpillière.Il s’agit simplement de montrer que, si à l’âge adulte, le partage des tâches ménagères est encore difficile – y compris dans les pays les pus antisexistes comme la Suède – on peut commencer à en chercher l’origine dés l’enfance.

Enfin comment s’étonner qu’on ait tant tardé à accorder 15 maigres jours de congé de paternité aux pères quand on apprend, dés l’enfance, que les seuls soins aux enfants reviennent aux filles et femmes.

Avant d’acheter un jouet à un enfant, réfléchissez à ce que cela révèle ;o)