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Les joyaux du paradis, polar de Donna Leon

Publié le 18 octobre 2012 par Mpbernet

joyauxparadis

Le dernier livre de Donna Leon est une délicieuse mystification. Aussi vite acheté, aussi vite lu : en deux soirées. Toujours aussi bien écrit, parfois jouissif, avec la même ambiance vénitienne que les précédents, mais sans Guido Brunetti.

En fait, c’est une histoire de savante recherche à travers des textes datant du dix-septième siècle, retrouvés dans deux malles jamais ouvertes depuis lors, convoitées à titre d’héritage par deux grossiers personnages représentés par un mystérieux avocat, très séduisant.

L’héroïne est une belle vénitienne, Caterina, bien dans sa peau de musicologue. Elle nous raconte l’histoire de sa famille, de ses quatre sœurs et en particulier parle avec celle qui, devenue religieuse, va lui prêter main forte dans sa recherche, de sa carrière et aussi de sa solitude.

Tout tourne autour de Agostino Steffani  (1654 – 1728) et de sa biographie : jeune chanteur à la voix merveilleuse, musicien de génie entré dans les ordres, devenu évêque puis diplomate, il a passé sa vie à essayer de ramener à la religion catholique les princes allemands ayant adopté le protestantisme. C’est cet homme au destin d’exception que la cantatrice Cecila Bartoli a décidé de sortir de l’oubli avec son dernier album « Mission », et ce livre est le fruit de sa collaboration avec Donna Leon. Autant dire que tout est fait pour qu’aussitôt la dernière page du livre tournée, on se précipite pour acheter le disque (édité par DECCA) écouter les arias et duos d’Agostino Steffani, celui qui mit le pied à l’étrier d’Haendel …  ce qui me dérange un peu.

Ce qui me dérange encore plus est l’utilisation de l’étrange histoire (vraie) du beau et volage comte de Koenigsmark (1655 - 1694) dans l’intrigue, alors qu’il est précisé en note de bas de page qu’il est fait mention d’un autre livre – mais également en français - que celui de Pierre Benoît, que j’ai justement lu il y a quelques semaines ...

Cette Caterina est belle, honnête, perspicace … et possède parfaitement sa technique de recherche, utilise avec efficacité toutes les sources disponibles … exactement comme la signorina Elettra. Mais décidément, le livre est bien court, et Brunetti bien absent !

Les joyaux du paradis, roman par Donna Leon traduit par William Olivier Desmond, éditions Calmann-Lévy, 286 p. 21,50€.

Tiens je ne savais pas qu'il y avait encore un nouveau donna leon de sorti ! j'espère qu'il est moins glauque que les derniers brunetti...


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