La décision du Tribunal de commerce de Rouen concernant l'avenir de la raffinerie Petroplus à Petit-Couronne (Seine-Maritime) résonne comme un coup de tonnerre. D'un côté, les juges ont estimé que les candidats à la reprise qui s'étaient faits connaître ne présentaient pas les garanties suffisantes pour assurer l'avenir viable et durable du site. De l'autre côté, le redémarrage de la raffinerie en juin dernier, après plusieurs mois d'arrêt de la production dû à la faillite du groupe Petroplus et grâce à la signature d'un contrat de façonnage entre le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault et Shell, propriétaire historique du site jusqu'en 2008, a démontré le savoir-faire des salariés et la qualité des installations. La décision du Tribunal n'enlève rien aux compétences humaines et techniques qui font l'attractivité de ce site.
Comme beaucoup, nous avons en mémoire les déclarations de M. Sarkozy le 25 avril dernier : "Petroplus, c'est réglé". Comment ne pas être choqué, aujourd'hui, par le cynisme des propos de celui qui était alors chef de l'Etat ?
Aux salariés de la raffinerie ainsi qu'à ceux des entreprises sous-traitantes, à leurs familles, nous disons la solidarité du Parti socialiste. Nous saluons également la mobilisation de l'intersyndicale, exemplaire depuis le début de la lutte, ainsi que l'engagement des élus locaux et notamment du maire de la commune.
La bataille pour l'emploi industriel à Petit-Couronne doit plus que jamais être menée. Et d'abord d'ici au 5 novembre, délai supplémentaire fixé par le tribunal de commerce pour examiner toute nouvelle offre de reprise : cette option doit être jouée à fond. Nous savons que le Premier ministre et le Ministre du Redressement productif, comme ils s'y sont employés depuis le printemps, feront tout ce qui est en leur pouvoir pour favoriser l'émergence économique d'un projet industriel crédible et en faciliter les conditions administratives.
En tout état de cause et quelle que soit la décision du tribunal dans vingt jours, les pouvoirs publics et les acteurs privés de la filière pétrole en France doivent tout mettre en oeuvre pour garantir la pérennité du site, son positionnement industriel et un avenir pour chacune et chacun des salariés. C'est un combat social et territorial en Seine-Maritime, mais c'est aussi un combat d'intérêt général. Au milieu des années 1970, la France comptait 25 raffineries. Aujourd'hui, elle en recense une dizaine et le rythme des fermetures s'accélère : Dunkerque en 2010, Reichstett en 2011, ainsi que des menaces sur les sites de Petit-Couronne et Berre-l'Etang.
La France et l'Union européenne doivent agir pour préserver et moderniser le secteur du raffinage, stratégique pour la souveraineté énergétique du pays et du continent dans la mondialisation, et pour protéger nos productions face à la concurrence déloyale des produits importés de pays ou de multinationales qui ne respectent pas les règles techniques, environnementales et sociales en vigueur dans nos Etats.
Le Parti socialiste se tient aux côtés du Gouvernement, des salariés et des élus de terrain pour mener à bien cette bataille pour l'industrie, pour nos emplois et notre souveraineté.
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Harlem DésirPremier secrétaire par
intérim
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Guillaume BachelayConseiller politique auprès de la première
secrétaire - Secrétaire national aux relations extérieures
Député de la 4e circonscription Seine-Maritime (76)