par Bernard Pujo
C'étaient peut être les derniers représentants des ours Pyrénéens. Quel gâchis, que d'erreurs, une cohabitation ancestrale mais difficile. Une trentaine d'individus au moment de la création du parc national, plus rien trente ans après. Evidemment la situation était quasi désespérée (chasse, empoisonnement, consanguinité), mais on aurait pu.. (plus de pragmatisme, nourrissage, captures éventuelles, soins, maintien de l' interdiction de la chasse dans les zones à ours ; Tout le monde doit faire un pas l'un vers l'autre. Certaines réalisations sur certaines espèces animales dans le monde ont permis de sauver et même de reconstituer des populations saines et viables).
Papillon à fini ses jours dans le Pays-Toy, chassé par un ours slovène de son habitat original en Béarn, il a suscité passions et colère dans une contrée qui n' plus l'habitude des ours, et ou rien n'a été fait pour informer les populations et aider les paysans à part les habituels dédommagements. Cannelle à fini sous les coups de fusil d'un chasseur de sanglier qui n' avait rien à faire là, quelle belle signature! la connerie absolue, même si apparemment Cannelle et son ourson ont étés dérangés dans leur habitat original par tout ceux qui voulaient avoir la meilleure photo. Si les chasseurs ne font pas eux mêmes le ménage et éliminent les brebis galeuses, on donnera un chèque en blanc à certains écologistes qui, s' ils le pouvait, réintroduiraient des ours blancs!
Quelques remarques: en Béarn, dernier refuge des ours pyrénéens, pays qui pratique l'élevage en vue de produire des fromages, les troupeaux sont rassemblés tout les soirs pour la traite, les bêtes ainsi rassemblées sont plus faciles à surveiller, un ou deux chiens peuvent suffire avec un berger. Ceci explique sans doute la survivance des derniers ours en Béarn, en effet les dommages occasionnés par les ours sur les troupeaux étant moindres, la pression cynégétique exercée par l'homme fut bien moins forte. Malgré-cela, une dame sur le pas de sa porte, interrogée par un journaliste à propos de la mort de Cannelle disait: "que d'histoires pour un ours, il fut un temps, quand on tuait un ours, c'était la fête au village....", ceci est vrai, mais le monde avance, et à l'époque la solidarité nationale n'existait pas en cas de dommages, cette phrase est bien le signe qu'il faut expliquer et expliquer encore et aider les gens lésés à ne pas se sentir abandonnés.
Il en va tout autrement en Pays-Toy, la production de races à viande ne nécessitant pas le rassemblement des troupeaux, ceux ci sont libres de paître au gré de l'exposition au soleil, à la présence d'une herbe plus ou moins savoureuse. Les exploitations dans ce pays de hautes montagnes rudes étant plus petites, les troupeaux sont plus petits et les agriculteurs n'ont pas les moyens de mettre un berger permanent pour cent ou cent cinquante brebis. Ce qui fait que les animaux sont plus vulnérables aux attaques de prédateurs et par réaction la pression exercée par l'homme étant plus forte, l'ours avait disparu depuis fort longtemps de nos contrées.
Alors on pourrait dire, regroupez vous! prenez des chiens! vous recevez suffisamment d'aides! Ceci n'est pas sans fondement, il faudrait réformer le mécanisme: moins d' aides par animaux, plus par hectares fauchés (certains abusent, de nombreux animaux, des achats de foin et on touche les primes!), il faudrait remettre des bergers en montagne, c'est vrai mais le paysan seul dans son exploitation ne peut à la fois garder ses bêtes et ramasser suffisamment de fourrage pour l'hiver. Pas de solutions? Si sans doute, mais en concertation avec les différents acteurs et avec plus de courage et moins de démagogie de la part de certains éleveurs et de certains écologistes qui on s'en aperçoit tous les jours, sont contre les canaux, contre les éoliennes, contre le TGV.....
Bernard Pujo