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François Hollande : «l'Europe mérite un sursaut pour renouer avec l'espérance»

Publié le 17 octobre 2012 par Letombe

François Hollande : «l'Europe mérite un sursaut pour renouer avec l'espérance»

Le président de la République se rendra à Bruxelles pour participer au conseil européen les 18 et 19 octobre prochain. A cette occasion, François Hollande partage, dans un entretien à plusieurs journaux européens, sa vision pour l'avenir de l'Europe 

Une sortie de crise proche

Sur la sortie de crise de la zone euro, le président a déclaré que «nous en sommes près, tout près» grâce au pacte pour la croissance et l'emploi adopté au mois de juin dernier. Par son application, des financements à l'échelle de l'Europe seront mobilisés, la compétitivité sera améliorée, tout en coordonnant les politiques économiques de la zone.

En réglant définitivement la situation de la Grèce, qui a fait tant d'efforts et qui doit être assurée de rester dans la zone euro. Ensuite, en répondant aux demandes des pays qui ont fait les réformes attendues et qui doivent pouvoir se financer à des taux raisonnables. Enfin, en mettant en place l'union bancaire.

Le chantier de l'année 2013 consistera à changer les modes de décision au sein de l'Union pour mieux approfondir la cohésion entre membres.

Retour de la croissance

Le président Hollande a marqué le début de son quinquennat par une volonté : donner la priorité à la croissance sans remettre en question le sérieux budgétaire.

La croissance fera son retour au moyen de deux leviers: la confiance et une politique économique européenne cohérente. La confiance en réglant rapidement la question grecque, et permettant aux pays de financer leur dette à des aux d'intérêt raisonnables.

Sachant que l'Europe dispose d'un mécanisme européen de stabilité (MES) qui autorise l'intervention de la Banque Centrale Européenne dans ce cas précis, «alors utilisons-le(s)» a-t-il déclaré.

Le pacte de croissance adopté en juin dernier va permettre de mettre en place une politique économique coordonnée.

Le président a aussi évoqué le budget européen comme élément de stimulation de l'économie, et le recours à d'autres ressources comme la taxe sur les transactions financières qui fait déjà consensus auprès de onze pays. Des ressources à mobiliser pour des projets d'investissements, la formation des jeunes : «l'austérité n'est pas une fatalité».

La zone euro doit prendre une dimension politique

Le président donne sa vision de l'avenir de l'Union européenne, en prônant l'application de ce qui a été décidé au niveau européen : l'union budgétaire, l'union bancaire, un renforcement du pilotage de la zone euro en envisageant des réunions mensuelles de l'Eurogroupe pour le renforcer; il s'agirait de doter son président d'un «mandat clair et suffisamment long.» 

Finissons-en avec ces sommets soi-disant de la dernière chance, ces réunions historiques, ces rendez-vous exceptionnels... et qui n'ont débouché que sur des succès éphémères. Les marchés, c'est tous les jours, les arbitrages des entreprises, c'est dans l'instant ! L'Europe ne peut plus être en retard.

La réduction des déficits à 3% du PIB

Par ailleurs, François Hollande a réaffirmé l'objectif pour la France de parvenir à un déficit public de 3% du PIB à la fin de l'année prochaine, tout en indiquant qu'une discussion «aura lieu en 2013» au niveau européen au sujet d'un éventuel report d'un an.

« De 2007 à 2012, la dette publique est passée en France de 62% du PIB à 90%. Prolonger cette tendance ne serait pas soutenable », a-t-il souligné. 

Le président a ajouté qu'un autre objectif, de taille était fixéharmoniser les taux d'intérêt dans la zone euro :

il ne peut être admis, dans un même espace monétaire que des pays se financent à 1% à dix ans et d'autres à 7%! Il faut éviter un effet de rente.

Enfin, le président a évoqué la plus grande menace qui pèserai sur l'Europe : de ne plus être aimée.

François Hollande appelle ses gouvernants à lui donner du sens, de l'efficacité à ses décisions afin d'éviter qu'elle ne soit « comme un guichet austère, où les uns viendraient chercher des fonds structurels, d'autres une politique agricole, un troisième un chèque, au pire comme une maison de redressement.»

Il a rappelé que l'Europe restait la plus belle aventure pour notre continent

Elle est la première puissance économique du monde, un espace politique de référence, un modèle social et culturel. Elle mérite un sursaut pour renouer avec l'espérance.

>> Consultez l'entretien en intégralité sur le site du Monde


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