Toujours pas d’actionnaires.

Publié le 17 octobre 2012 par Chapitre5.com

Peu d’informations stratégiques: la Chine semble repartie, si ses statistiques sont fiables. Son prochain gouvernement devra suivre la même politique, faute d’option alternative.  Bonne nouvelle. Quelques confirmations: l’ Europe est en récession et, sauf en Allemagne, les pouvoirs publics n’ont aucune capacité à convaincre leurs peuples. Le budget français s’efforce de retarder toute réforme sérieuse: le Président a déjà exclu « tout choc de compétitivité »; ce sera donc la continuité dans le matraquage fiscal du secteur privé (salariés et entreprises) au profit du secteur public protégé de la mondialisation. Beaucoup de rumeurs (Espagne, Proche orient, BCE …), pour « animer les marchés » et permettre aux salles de marché de faire du chiffre d’affaires. A priori, cela fait fuir les épargnants et les particuliers qui savent n’avoir aucune chance en face des robots, voir notre blog précédent.

1 : absence des investisseurs professionnels. Cela se mesure aux volumes toujours étiques. Entre 60 et 80% des ordres sont automatiques, donc générés par de purs arbitragistes (les spéculateurs, selon les media et les politiques…). Cela confirme l’aversion des pros du placement aux risques industriels: ils ne croient pas à une reprise des bénéfices grâce à celle de l’activité.

2 / la politique politicienne, imprévisible et souvent absurde, va jouer un rôle majeur:

a : élection aux USA: Mrs Obama ou Romney vont-ils rééquilibrer le budget, comme M. Reagan l’avait fait après la récession de 1970/1980 ? A l’époque, elle se manifestait par une inflation dévastatrice pour les institutions de retraite ( lourdement investies en valeurs à revenu fixe). En poussant les taux d’intérêt à plus de 12% ( on a vu 18% en France avec une émission EDF en 1983), M. Volcker l’avait étouffée; mais la bourse avait baissé de 25% (le Dow passant de 1000 à 750) . Après, ce fut un décuplement… Les achats de 1981/82 se sont alors révélés très satisfaisants. Et M. Reagan a obtenu la confiance de son peuple pour son caractère.

b : quant à la France, elle a perdu sa souveraineté monétaire et budgétaire  puisqu’elle a besoin des marchés  (donc de l’ Allemagne) pour se financer. Donc, l’extrémisme des députés n’a d’importance qu’au niveau des contribuables et des PME locales. Les grandes entreprises sont liées à l’économie mondiale. Par contre, leurs dividendes sont menacés par des taxes imprévisibles et cela est un facteur de dépréciation par rapport à leurs homologues. Sans compter leur réaction inévitable de dissimuler une partie de leurs bénéfices à l’étranger en attendant que la situation se normalise sur leur pays d’origine. Vont-elles faire comme la BNP avec M. Moussa en 1982? Et les jeunes entrepreneurs ces jours-ci? A Bruxelles, notaires et avocats ont le sourire…

3 : L’Europe est clairement en récession. Ce jour Mercedes annonce, à son tour, une baisse de ses ventes,  l’Allemagne commence à souffrir. Confirmé par Danone, l’exemple de la valeur refuge dont le CA est à -9% en Europe du sud. Les ventes des supermarchés sont en baisse; Casino se sauve grâce à l’étranger.

4 : les cours des grandes banques ont bien monté. Certes, elles ne risquent plus la faillite (too big to fail). Cela leur permet de reprendre des risques de trading: encore plus qu’en 2007 ! voyez RBS ( que le gouvernement anglais n’arrive toujours pas à revendre), ou Goldman. En Europe,  leurs perspectives bénéficiaires sont médiocres.  Leur hausse signifie donc qu’elles préparent leurs augmentations de capital. A un cours moins dilutif pour leurs actionnaires. Londres demande d’ailleurs le report des exigences de fonds propres de Bâle 3, ce serait plus pratique.

En attendant, le poids des banques dans les indices les fait monter mécaniquement, alors que les entreprises industrielles décrochent avec St Gobain, Alstom, Alcatel , l’automobile etc…. Conjoncture hasardeuse pour faire des placements. La fin de l’année devrait voir des efforts par les gestionnaires US pour obtenir des indices qui permettent aux ETF d’afficher des performances propices aux bonus. Les grosses mains en ont les moyens. Mais il s’agit d’une bulle d’actifs. Elle pourrait crever si la Fed distribue moins de liquidités au lendemain de l’ élection.

Jusqu’au vote du budget US par les assemblées, il semble prudent de s’abstenir.