Mes chers amis,
Notre marche militante s’accélère et partout où je vais, je sens cette fierté qui est en vous et cette volonté farouche d’opposer à la gauche une autre vision de la France.
Le risque de déclin qui pèse sur notre pays est réel. Chaque jour qui passe renforce l’objectif que je me suis assigné : celui de rassembler les Français autour de l’UMP pour engager le combat du redressement national.
Ma conviction, c’est que notre élection est bien plus qu’une affaire interne. Face à un pouvoir socialiste désemparé, face aux difficultés de notre pays, l’UMP doit devenir le parti de la France qui résiste et se dresse pour reprendre son destin en mains.
En seulement cinq mois, la gauche a démontré son impuissance et son irresponsabilité face à la crise économique et sociale.
Tous les feux sont au rouge !
La croissance est au point mort, le chômage s’amplifie, les entreprises n’investissent plus, les déficits ne sont plus sérieusement maîtrisés... Cette situation n’est pas seulement le produit de la crise européenne, elle est aussi le résultat d’une politique qui nous mène droit dans le mur.
J’accuse François Hollande d’avoir stoppé l’élan réformiste imprimé par Nicolas Sarkozy et d’éteindre tous les moteurs de la croissance française. Le mélange du sectarisme, de l’amateurisme et du laxisme est en train de saper toutes nos chances de rebond.
La confiance est brisée.
Entrepreneurs, investisseurs, tous ceux qui créent de la richesse sont asphyxiés et même offensés par le gouvernement. Ca n’est pas en injuriant la direction de Peugeot ou le Président de LVMH que l’on relancera l’activité et l’emploi.
Désigner nos chefs d’entreprise à la vindicte populaire, c’est donner les clés de l’industrie française à nos concurrents étrangers. Et opposer les entrepreneurs aux travailleurs, les «riches» aux pauvres, c’est fissurer la Nation au moment même où celle-ci devrait, au contraire, rassembler toutes ses forces productives.
La compétitivité française est anesthésiée.
Alors que la survie de nos entreprises est en jeu, le budget 2013 leur impose 10 milliards supplémentaires.
Les prélèvements obligatoires sur les entreprises atteignent déja 18% du PIB contre 11 % en Allemagne, leur taux de marge s'est effondré à 28 % contre 40 % en Allemagne, leurs capacités d’investissement sont minimales…
Pour le gouvernement, qu’importent ces chiffres !
Il a décidé de raboter la déductibilité des intérêts d’emprunts qui est la clé de l’investissement, de surtaxer les plus-values de cessions de titres, de taxer les revenus du capital comme jamais (26,5% en Allemagne, 60% en France !). La fiscalité des plus-values et des dividendes va être la plus élevée d’Europe. Avec l’ISF, nous battrons même le record mondial de la taxation du capital.
Les résultats de cette politique seront implacables: les capitaux s’exileront, les investissements seront réduits, les nouveaux produits seront sacrifiés, des marchés seront perdus, et ce faisant, l’activité périclitera et le chômage continuera d’augmenter.
La TVA compétitivité est sacrifiée.
Alors que le coût du travail en France est supérieur de 10% à la moyenne européenne, le gouvernement a supprimé, par pur sectarisme, la TVA compétitivité que nous avions mise en place pour alléger le poids du financement de la protection sociale qui pèse sur le travail. 13 milliards d’euros seront à nouveau supportés par les entreprises.
Maintenant, le gouvernement fait mine de découvrir le problème.
Il parle d’une augmentation massive de la CSG… Cette augmentation frappera directement les classes moyennes. Contrairement à la TVA compétitivité, cette CSG massue n’intégrera pas les produits importés et elle n’améliorera pas instantanément la compétitivité des produits fabriqués sur le territoire national.
La récompense du travail est dévalorisée.
Pour les classes populaires, la suppression de la défiscalisation des heures supplémentaires est un coup dur porté au pouvoir d’achat des travailleurs, mais c’est aussi un frein à la motivation des salariés.
«Tous aux 35h, et pas une heure de plus !» : voilà le slogan du gouvernement, alors que tout le pays doit redoubler d’efforts pour aller chercher la croissance.
Le matraquage fiscal est enclenché.
Pour tous les ménages, la note est salée : plus de 10 milliards d’impôts nouveaux.
Abaissement du quotient familial, contribution de 0,15% sur les retraites imposables, suppression de l’assiette forfaitaire pour les particuliers employeurs, réforme des prélèvements sociaux sur les travailleurs indépendants, taux historique à 75% pour les ménages aisés…
Tous les Français vont être touchés par cette politique qui choisit l’impôt plutôt que la baisse résolue des dépenses de l’Etat. Ce choc fiscal de 20 milliards sur les contribuables et sur les entreprises, portera le coup de grâce à notre économie.
Les dépenses de l’Etat en situation de dérive.
Dans le budget 2013, l’essentiel des efforts est demandé aux entreprises et aux Français, et bien peu à la sphère publique.
La remise sous contrôle de nos finances publiques est pourtant impossible sans une profonde refonte de l'Etat-providence dont les dépenses atteignent 33% du PIB. Mais les mots «réforme de l’Etat» ne sont pas dans le dictionnaire socialiste !
Par démagogie, la machine à recrutement des agents publics est remise en marche et la Révision Générale des Politiques Publiques (qui nous avait permis d’économiser 11Mds€) est abandonnée.
Cette politique anti-entreprise, cette politique dépensière où l’impôt est partout et la réforme nulle part, conduit droit vers la récession, avec son cortège de frustrations et de violences sociales.
L’UMP ne doit pas seulement dénoncer cette politique, elle doit aussi incarner une alternative solide et crédible. C’est l’objectif de mon projet pour la France dont nous devons débattre ensemble.
Le redressement de notre pays passe par un nouveau pacte productif. Soyons clairs, pour sauver la France du déclin, il faut travailler plus, innover plus, dépenser moins !
- Il faut, une bonne fois pour toutes, abroger les lois sur les 35 heures qui ont détruit notre industrie pour donner aux entreprises et aux salariés la possibilité de négocier la durée du temps de travail.
- Il faut remplacer l’indemnisation du chômage par l’indemnisation de la formation, pour tous les demandeurs d’emploi. Chaque chômeur doit avoir la possibilité, et le devoir, de choisir une formation le qualifiant pour un métier ouvrant sur des débouchés. Cette réforme exige une refonte radicale de notre système de formation professionnelle, si nécessaire par le biais du référendum.
- Il faut instaurer l’obligation pour les bénéficiaires du RSA de participer à un travail d’intérêt général, à hauteur de 7 heures par semaine.
- Il faut simplifier l’embauche en créant un nouveau contrat de travail,alliant flexibilité et sécurité.
- Il faut alléger les charges et les contraintes qui pèsent sur l’activité, grâce à la TVA compétitivité.
- Il faut renforcer l’investissement des entreprises par la déductibilité des intérêts d’emprunt et par l’orientation de l’épargne vers les entreprises.
- Il faut simplifier les procédures qui pèsent sur l’activité en nous donnant pour objectif la suppression de 1000 normes en 5 ans.
- Il faut restaurer l’équilibre des comptes. L'effort d'économie s'élève à 120 milliards d'euros. Pour cela, je propose une triple règle d’or budgétaire qui touchera tous les niveaux : Etat, Sécurité sociale, collectivités locales.
- Il faut rénover le service public. Ce renouveau passe par la fin des 35 heures, par des fonctionnaires moins nombreux, mieux organisés et mieux payés, par une simplification radicale de la fonction publique qui devra passer de 300 corps à 20 ou 30 grandes catégories.
Voilà certaines des réformes que je propose pour relancer notre économie. L’urgence de la situation exige une thérapie de choc.
Certains disent que notre élection interne n’est pas le lieu pour en appeler à un redressement national. Je ne partage pas ce sentiment. Pour moi, le renouveau de notre parti n’est pas dissociable du renouveau de notre pays.
Pour vous, militants et adhérents, comme pour tous les Français qui nous regardent, je veux que l’UMP soit considérée comme le parti de la France.
François Fillon