Ce matin, la Hadopi a présenté son deuxième rapport d’activité, par le biais de sa présidente Marie-Françoise Marais. Le tout a commencé par un discours très agressif envers les observateurs qui ont toujours été très critiques vis-à-vis de la Haute Autorité. Mme Marais a fustigé un délit de « sale gueule » dont a été victime la Hadopi et également la méconnaissance du public sur sa mission. Le discours est clair : malgré les critiques, la Hadopi est fière des résultats de sa mission.
Marie-Françoise Marais a voulu mettre les choses au clair dès le début. La mission de la Hadopi n’est pas répressive, mais pédagogique. Une bien curieuse entrée en matière lorsqu’on sait qu’à ses débuts, l’institution avait mis la notion pédagogique de côté. D’après Mme Marais, pour une mission pédagogique la Haute Autorité est une réussite : 682 525 premières recommandations ont été envoyées aux internautes français (datant du 1er juillet 2012), suivi par 82 256 secondes autres recommandations et 340 dossiers examinés en troisième phase, pour un résultat de 18 dossiers transmis au tribunal. Un résultat mitigé qui ne décourage pas la Hadopi, qui se vante d’avoir réussi sa mission pédagogique en dissuadant les internautes avertis d’aller plus loin. Comme nous vous le racontions il y a peu, une seule condamnation de 150 € a abouti à l’envoi de ses recommandations. Une réussite selon la Hadopi, qui a indiqué que son objectif n’était pas d’envoyer les internautes devant les tribunaux.
La Hadopi a rappelé que sa mission consistait également à démocratiser l’offre légale sur internet, afin de contrer les offres illicites. Vous connaissez tous le label PUR instauré par la Hadopi, qui compte à ce jour 65 sites référencés. Marie-Françoise Marais a indiqué que 70 sites disposeront du label avant la fin de l’année et une centaine durant l’année 2013. Mais la Hadopi a insisté sur le fait que ce n’était pas là sa mission principale et qu’elle ne faisait qu’encourager l’offre légale en France.
À la suite de cela, l’institution a indiqué quelques chiffres sur sa mission pédagogique. Elle indique que 44% des internautes ont eu une prise de conscience avec la Hadopi et se sont tournés vers une offre légale. Cependant, l’institution indique que 69% des internautes sondés trouvent l’offre légale trop chère et que 21% ne connaissent simplement pas le système d’offres licites.
La présidente de la Hadopi a indiqué que l’autorité disposait d’un budget de 9 millions d’euros et a ainsi regretté « le choix du gouvernement de ne pas être égalitaire » entre les différentes structures. Marie-Françoise Marais a également indiqué que la haute autorité irait au-delà des 7% d’économies exigées par le gouvernement, sans toutefois indiquer dans quels secteurs ces économies seront faites.
Bref, la Hadopi est pour l’instant satisfait de ses résultats, même si ceux-ci sont assez mitigés dans l’ensemble. Un discours agressif conjugué avec une insistance sur la mission pédagogique pour ce deuxième rapport d’activité. Enfin, la Hadopi a indiqué être un exemple pour les autres pays, qui scrutent de près sa mission.