Fort de son succès (mérité) avec la série Alter-Ego, les éditions Dupuis remettent le concert des séries "concept" avec "Agence Interpol", où chaque tome raconte une histoire mélant ces services internationaux... A chaque tome son équipe d’auteurs, et pour ce premier tome "Mexico-La Muerte", on retrouve Lionel Marty au dessin et Philippe Thirault au scénario.
Nous suivons le privé Pablo Tikal, apparemment le seul à s’intéresser à une série de meurtres que la police locale, corrompue par les narcotrafiquants, ne semble pas franchement décidée à résoudre. Il est chargé par le mari d’une des victimes, retrouvées nues et décapitées, de retrouver le meurtrier. Surveillé puis aidé par Interpol en la personne de l’agent américain Clare Burnell, Tikal va mener une enquête sanglante, pleine de zones d’ombres et de mensonges.
Ambiance très sombre et nauséabonde pour cet album, se passant dans les bas-fonds de Mexico, une des villes les plus dangereuses du globe. Un trait agressif, des couleurs sombres et des décors sordides. Graphiquement l’objectif est bel et bien atteint. Les scènes de "gun-fight" sont particulièrement réussies, giclées de sang et corps déchiquetés en prime.
Les personnages sont quant à eux hyper caricaturaux. Le privé, pas avare de petites phrases chocs, écorché de la vie, macho, dragueur et beau gosse, nous rappellera environ une dizaine de héros de séries télé ou de cinéma, allant de Mike Hammer à Max Payne en passant par John MacLane... L’agent d’Interpol, forcément sexy mais résistant au charme du héros, et experte en tir, l’assistante tout droit sortie de NCIS, le meurtrier à la Dexter, bref, on frôle le gloubi-boulga que seuls les amateurs de thrillers glauques apprécieront.
Dupuis nous promet une trame documentaire, basée sur une histoire vraie, le traitement scénaristique ne nous le fait pas ressentir. Néanmoins les fans de ce genre d’enquête border-line trouveront leur compte en hémoglobine et en violence par une ambiance particulièrement réussie.