Hier, le Tribunal de Commerce de Rouen annonçait la liquidation de Pétroplus tout en laissant un délai (court) pour une reprise éventuelle avant le 5 novembre.
C’est l’espoir de 470 salariés et près de 2.000 familles concernées qui est ainsi remis en cause. Contrairement aux allégations de l’ancien président (Sarkozy) selon lesquelles “Tout semblait réglé“, la société NetOil (Dubaï) présentait un dossier trop faible visiblement même si les salariés le soutenaient. Ces salariés veulent s’en prendre à Total, accusée d’avoir participé à l’échec de la reprise de l’entreprise au nom de la concurrence. Le Gouvernement de J.Marc Ayrault va amplifier ses efforts pour faire éclore une solution de reprise, comme le précise le Ministère d’Arnaud Montebourg car “ il s’est constamment employé à lever les obstacles administratifs “. A la demande du Premier Ministre, plusieurs Ministères s’activent pour le repositionnement industriel de Petit-Couronne avec l’ensemble des acteurs de la filière pétrolière et ce, afin d’apporter des solutions à ce site. Entre-temps, la lutte des Pétroplus va se poursuivre. Un espoir perdure jusqu’au 5 novembre.
Ils ont déclaré :
Guillaume Bachelay, Député de la 4ème circonscription de Seine-Maritime :
Je dis mon émotion aux travailleurs de Petroplus et des entreprises sous-traitantes, ainsi qu’à leurs familles. Je salue également l’intersyndicale dont j’ai pu mesurer, depuis un an, l’engagement solidaire et exemplaire : elle mérite respect et admiration. De toutes mes forces, je le redis : il y a un avenir industriel sur le site de Petit-Couronne. Le Tribunal de commerce a fixé au 5 novembre la date ultime pour le dépôt de nouvelles offres de reprise. Malgré des délais tendus, tout doit être fait pour changer cette éventualité en réalité. D’ici là et après, nous devons tous continuer à agir pour : préserver les emplois directs et indirects ; valoriser les grandes compétences humaines, les productions et les savoir-faire existants, les atouts géographiques et économiques incontestables de la raffinerie ; garantir le positionnement industriel du site de Petit-Couronne, pôle d’activité et de croissance majeur de notre territoire. C’est la bataille qui s’ouvre désormais : les salariés et les élus locaux savent qu’ils peuvent compter sur mon énergie et ma détermination. Pour mener avec nous ce combat pour l’emploi et l’industrie, j’en appelle à l’engagement des pouvoirs publics nationaux et locaux, mais aussi à l’ensemble des acteurs de la filière pétrole en France. Il en va de l’avenir industriel et de la souveraineté énergétique du pays.
Alain Le Vern, Président de Région, Sénateur de Seine-Maritime :
Alors que le tribunal de commerce de Rouen vient de rendre son verdict sur l’avenir du site de Petit-Couronne, je réaffirme la mobilisation des élus de la majorité régionale pour trouver une issue favorable. La décision du tribunal de commerce est un coup de massue, non seulement pour les salariés de Petroplus et leurs familles, mais également pour tous les sous-traitants qui vivent de l’activité du site de Petit-Couronne. Contrairement à M. Sarkozy qui annonçait sans vergogne il y a quelques mois « Petroplus c’est réglé », le Gouvernement Ayrault demeure totalement mobilisé pour obtenir une issue favorable au site industriel haut-normand. Tout doit être mis en oeuvre ces prochaines semaines pour trouver un repreneur à la hauteur des enjeux. Dans ce contexte, l’ensemble des acteurs concernés doit s’engager, à commencer par les acteurs de la filière pétrole dont certaines positions ou déclarations méritent d’être clarifiées. La collectivité régionale, comme elle le fait depuis le début, est aux côtés des salariés dans la lutte pour le maintien de l’activité du site. Je tiens à saluer une nouvelle fois la mobilisation sans faille menée par l’intersyndicale qui a joué un rôle exemplaire dans ce combat.
Frédéric Sanchez, Président de la CREA :
Mes pensées vont d’abord aux salariés et à leurs familles, dont la vie quotidienne et les projets se trouvent bouleversés. Je veux saluer l’implication sans faille de l’Intersyndicale, et avec elle de l’ensemble des salariés, dans la recherche permanente et responsable d’une solution pérenne, qui n’est malheureusement pas venue. (…) Aujourd’hui pourrait marquer la fin de la raffinerie que nous connaissions. Il reste trois semaines pour identifier de nouveaux repreneurs. Nul n’imagine la fin de l’activité industrielle sur ce site. Nous ne pouvons et nous ne devons pas nous y résoudre. La CREA est engagée depuis longtemps sur le front de l’emploi et du développement économique de notre territoire. Elle sera pleinement partie prenante de tout projet de revitalisation et de ré industrialisation du site de Petit Couronne qui permettra de sauvegarder un maximum des emplois existants. Une table ronde doit être organisée immédiatement. Je veillerai personnellement à ce que la CREA, ses moyens financiers et humains et ses élus soient tous, aux cotés des salariés, pour mener cette nouvelle bataille qui commence aujourd’hui.
Didier Marie, Président du Département de Seine-Maritime :
Le verdict n’est pas conforme à l’attente des salariés, de leurs représentants et des élus. Je voudrais dire tout mon soutien aux salariés qui ne se sont pas contentés d’attendre les décisions mais qui ont participé à la mise en oeuvre d’une solution de reprise. Ils se sentent trahis et on peut les comprendre. Le tribunal de Commerce laisse un petit espoir en reculant au 5 novembre la date définitive de dépôt des nouvelles offres. Aussi ténue que soit cette perspective, nous devons rester mobilisés jusqu’au dernier moment. C’est de l’avenir de centaines de familles dont il s’agit et de celui du raffinage en France. Au-delà de cette date, il est impératif d’accompagner tous les salariés et de chercher pour chacun d’eux une solution d’emploi et de lancer un vaste plan de réindustrialisation du site mobilisant les financements privés et publics. L’espoir tient à un fil. Jusque-là tenons-nous-y. Ensuite, tous les acteurs devront assumer leurs responsabilités et nous prendrons les nôtres. J’ai proposé d’envoyer dès demain un courrier - cosigné par les présidents de groupes de l’assemblée départementale - au Premier Ministre lui demandant de mobiliser tous les moyens pour permettre la poursuite de l’activité de Petroplus.