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Psaumes (VI-2)

Publié le 17 octobre 2012 par Perce-Neige

Psaumes (VI-2)Violaine Parmentier, toujours, aimait à dire que… Et aussi que, par ses romans, elle avait, surtout, cherché à célébrer l’essence, brûlante, de l’Afrique. Car construire et dérouler une intrigue en Afrique, inévitablement, n’a d’autre conséquence que de réciter, en le vocalisant, le ciel immense. Les couchants et l’aube, comme nulle part ailleurs. Lui rétorquant, au passage, la violence faite aux hommes. Présageant, à nos yeux depuis longtemps déjà fatigués, malades, l’horizon immanquablement inassouvi. Violaine Parmentier y avait effectivement séjourné, durant presque deux ans, s’épuisant, au crépuscule des années quatre vingt, aux côtés d’un certain Philippe Martin qui travaillait, alors, dans l’import-export et dont elle était, pour qui pour quoi, folle-ment-a-mou-reu-se. A l’époque. Ensemble ils avaient, littéralement, sillonné la splendeur terrible du continent maudit, d’est en ouest, du nord au sud, sans, d’ailleurs, vraiment songer pouvoir, un jour, en franchir la frontière. Oui, ils avaient, pour faire bref, voyagé presque partout... Jusqu’à s’établir, un jour, à Saint-Louis du Sénégal. Au bord du fleuve. Dans un presque-palais, incroyablement spacieux, complètement délabré, de bric et de broc, où le clapotis de l’eau rythmait le silence assoupi d’interminables conversations, régulièrement interrompues par la nuit. Et par de trop rares et brusques orages. Et par un torrent soudain de pluies tropicales. Sauf qu’il y avait eu, souvenez-vous, cet accident proprement stupide dont personne, au fond, semble-t-il, n’avait jamais vraiment pu élucider les circonstances exactes. Il avait été, à ce moment-là, vaguement question d’une jeep à demi rouillée, terriblement déglinguée, chavirant à toute vitesse dans un fossé. Et pas mal de sang répandu. Et des entrailles. Et des gémissements plaintifs dans les buissons. Des appels à l’aide. A la miséricorde divine. A l’envie d’en finir. A l’espoir d’un autre rêve, un jour, une vie meilleure. Violaine Parmentier, on s’en doute, était alors rentrée à Paris. Même que… Refusant obstinément cette fois de parler, directement, de tout ça. Mais par métaphores. Par approches successives. Le roman qu’elle avait écrit (à partir de…) avait eu un succès relatif. Elle n’y avait jamais au fond… Paul, au début, quand ils s’étaient rencontrés, avaient divagué de concert leurs épidermes follement impatients, n’avait pas complètement compris que Violaine puisse considérer l’écriture comme... Réellement, il n’imaginait pas que... Pour lui, les romans, ce n’était pas sérieux. Il avait fallu longtemps pour qu’il accepte de voir les choses autrement.

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