Personnellement, j’apprécie qu’une opposition municipale s’oppose, tout simplement, vigoureusement, en alertant la population de chaque projet néfaste, en faisant des propositions qui soient conformes aux intérêts du plus grand nombre et, gauche oblige, des moins favorisés.
J’ai fait partie de ceux qui ont eu des mots durs sur les ralliés de l’ouverture sarkozienne. Sur ceux qui, au cours de nos Municipales, ont affaibli les chances de la liste de gauche. J’avoue que la lecture du gros titre de la Une de Nice-Matin d’hier et de la page entière qui est consacré à l’ouverture estrosiennene m’a pas fait très plaisir. Un écho de Libé-papier qui titre “Ouverture: le nouveau Maire UMp de Nice, Christian Estrosi décline localement la politique d’ouverture….” Nice est la première grande ville de France à le faire” s’est félicité l’ex-secrétaire d’état à l’outre-mer”… Un autre dans Marianne : “Le maire de Nice Christian Estrosi applique l’ouverture dans sa ville”…. J’avais été incidemment mis au courant l’avant-veille au soir et là, ma réaction avait été sensiblement plus virulente.
Citons Nice-Matin: “Nice: Estrosi fait une place à la gauche”. “Estrosi fait de la gauche la sentinelle des finances publiques”. “Après l’avoir refusé, la gauche accepte l’offre du Maire..”. “Objectif transparence”, “Christian Estrosi et l’impératif d’intégrité”…. “Pendant trop d’années Nice a souffert d’une image déplorable liée à la multiplication des affaires…”… ” Nous entrerons tous ensemble pour le bien de notre ville dans le temps…de la transparence et de l’intégrité, l’objectif premier de cette mandature”.. Il aurait été difficile pour M. Estrosi, avec le passé trouble qui est le sien dès qu’il est question “d’affaires” et de finances, de se payer une meilleure publicité. Il lui aurait été difficile de se faire à meilleur compte une réputation de “Mr Propre”.
Alors, participation, ouverture, contrôle ou opposition, … Quels que soient les mots employés, je ne peux m’empêcher de penser que la gauche, par ce revirement, vient de donner un sacré coup de main à un Maire pourtant d’entrée plombé par un passé chargé.
Entendons-nous bien. Je trouve normal et démocratique que l’opposition soit, enfin, représentée à la Canca, dans les Conseils d’administration de l’ex-OPAM et de la Semiac. C’est ce qui se fait dans de nombreuses villes. Je regrette par contre qu’au lieu de se battre pour l’obtenir, en prenant la population à témoin des marchandages estrosiens, la gauche ait cédé à ce que j’appelle un chantage, blanchissant généreusement ce Maire-là en acceptant la présidence de la Commission des appels d’offres et celle de la Commission des finances en échange, présidences qui n’empêcheront aucun détournements comme l’ont montré la genèse des affaires sous J. Peyrat.
Les bénéfices que retirent la doite et la gauche niçoise de cette “négociation”, telle que la présente P. Allemand, me semblent par trop disproportionnés.