Cette recherche du MIT identifie les molécules d'adhésion cellulaire qui vont permettre auxcellules cancéreuses de se détacher d'un tissu, puis de se refixer à un nouveau site puis de se développer afin de se propager d'une partie à l'autre du corps. Les résultats, publiés dans l'édition du 9 octobre de Nature Communications, offrent de nouvelles cibles pour le développement de médicaments anticancéreux.
Ce sont ces “molécules d'adhérence” clés, que viennent de découvrir les chercheurs.
Si les chercheurs parvenaient à empêcher ce développement sur ces nouveaux sites, en ciblant par exemple ces molécules, ils réussiraient à bloquer la formation de métastases.
Les cellules de l'intérieur du corps humain sont généralement attachées grâce à un système structurel connu sous le nom de matrice extracellulaire via des protéines appelées intégrines, situées à la surface des cellules, qui constituent des points d'ancrage qui maintiennent les cellules en place. Lorsque les cellules cancéreuses métastasent, ces ancres se relâchent. En comparant, avec une nouvelle technologie, les propriétés d'adhérence de 4 stades de cellules cancéreuses, prélevées sur des souris génétiquement modifiées pour développer un cancer du poumon, les chercheurs ont pu identifier comment les cellules cancéreuses, à chaque stade de la tumeur, étaient fixées aux protéines de la matrice extracellulaire.
Un mode de fixation des cellules métastatiques, quelle que soit la tumeur d'origine : Les chercheurs ont été surpris de constater que les modes d'adhésion des cellules métastatiques provenant de différentes tumeurs primitives étaient beaucoup plus semblables les uns aux autres qu'à ceux de la tumeur primitive d'origine. Certaines molécules sont ainsi retrouvées dans les échantillons de tumeurs métastatiques, qui favorisent le développement d'environnements accueillants pour la propagation du cancer. Ainsi, la molécule galectine-3, fortement présente en cas de métastases ca aider les cellules tumorales à coloniser de nouveaux sites. C'est le concept d'une niche, mise en place avant même l'arrivée des cellules cancéreuses pour mieux les accueillir, expliquent les auteurs.
Ces résultats ouvrent une nouvelle voie possible de blocage des métastases en ciblant cette interaction spécifique, soit via l'inhibition des intégrines interagissant avec ces molécules, dont la galectine-3, soit via le blocage, avec des anticorps, des sites de liaison. Et cela « fonctionne » sur la souris.
Source : Nature Communications doi:10.1038/ncomms2128 9 October 2012 A combinatorial extracellular matrix platform identifies cell-extracellular matrix interactions that correlate with metastasis(Visuel MIT @Nathan Reticker-Flynn « Une image microscopique des cellules cancéreuses qui adhèrent à un endroit recouvert de molécules dans la matrice extracellulaire »).