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Maman est débordée / Papa en fait beaucoup: bonjour les stéréotypes!

Publié le 17 octobre 2012 par Lesimparfaites
Pendant mon congé de maternité avec mes triplés, c'est TriplePapa qui a ressenti ça le premier. De retour au travail, il côtoyait le vrai monde... et leurs préjugés.
Tous les clients qu'ils rencontraient et qui étaient au courant de notre nouvelle situation familiale lui disait: «Comme ça ta femme va rester à la maison avec les enfants maintenant.» Ça allait de soi pour tout le monde sauf nous, puisque ça ne nous avait même pas effleuré l'esprit.
Puis, quand je suis retournée travailler à temps plein, tout le monde me gratifiait d'un encourageant «Tu vas craquer, tu dois être débordée» ou une autre de ses variables. Et moi, je passais pour une vraie folle à leur répondre: «Ben... c'est pas si pire.»
Sérieusement. J'avais beau avoir trois bébés en Terrible Two, je ne trouvais vraiment pas ça si pire. Je trouvais qu'on s'en sortait vraiment bien et qu'on avait l'air moins débordé parfois que d'autres parents avec un seul enfant sans handicap. (Bon, avec le recul et maintenant que les enfants sont plus grands, je me rends compte à quel point c'était quelque chose mais sur le coup, j'étais à fond dedans et motivée! Je me permettais de péter des coches et de brailler mais après c'était fini et on focusait sur le positif).
Mais tout ça est venu titiller ma culpabilité de mère. Est-ce que je devrais rester à la maison avec les enfants pour leur bien. Sauf que pour mon bien à moi, je savais que j'avais besoin d'aller m'oxygéner quelques heures si je voulais me donner à fond auprès de mes enfants. J'avais expérimenté l'asphyxie dans les dernières semaines de mon congé de maternité, rallongé de 3 mois. Ça, c'était beaucoup plus difficile (pour moi) que de concilier le travail et la famille.
Puis a commencé la ronde des rendez-vous avec les spécialistes pour les enfants. Avec leur prématurité, on a eu droit (et c'est une chance!) à un suivi complet. Les rencontres pour les thérapies (physio, ergo, etc.) des enfants se succédaient. Au début, TriplePapa et moi y allions toujours à deux, de peur d'en rater des bouts car 3 réunions d'une heure back-à-back (une pour chaque enfant), c'était épuisant (surtout quand tu dors 4 heures par nuit!) et ça l'aurait été encore plus s'il avait fallu tout raconter à l'autre au retour (pas d'énergie pour ça!). Souvent, je sortais de là remplie de culpabilité parce qu'on s'étonnait encore que je travaille à temps plein. TriplePapa, quant à lui, (travailleur à temps plein lui aussi) était louangé par l'assemblée pour sa disponibilité et ses efforts.
Je n'ai jamais compris ça.
Encore aujourd'hui, devant l'agent d'assurances ou le banquier, je passe pour la mère absente et débordée alors que TriplePapa se fait toujours dire qu'il en fait beaucoup pour un homme. Ça le choque autant que moi. On est parents à 50 / 50 mais ça paraîtrait mieux si on l'était à 70 / 30 (le 70 m'étant réservé, bien sûr!).
Je manque une réunion, il se fait dire: «Ah, la maman n'est pas là?.» (plein de sous-entendus). Il manque une réunion, je me fais dire: «Vous avez un bon mari, il en fait beaucoup!»
On en ri à chaque fois mais franchement, quand on y pense, ce n'est pas drôle du tout.

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