Armand Dupuy a publié récemment Mieux taire aux éditions Æncrages & co.
L’air manque et laissons manquer – rien
n’avance par abandon. La moitié de gris ne
contredit pas la saison mais coupe autrement.
L’enduit têtu tient les murs, l’œil un peu.
Ce qui ne vient pas laisse loin la vie, loin
l’élan faible d’un tronc dans mon temps.
Du blanc – pas d’œuf ni d’œil – cligne
son nom. La radio crache une vie sale et crise,
file et ne touche pas. On laisse aller, le béton raie.
Le bon tronc devant trace l’idée d’un chemin,
vraie comme deux pattes d’oiseau dans la boue font
signe et volent mieux qu’un bout de tête emboutie.
○
Des bassines creusées par le froid, la pensée
s’y perd. On cherche la seule impression de cher-
cher, de n’être pas figé ni tout à fait sec dans leur
bleu. Les yeux luttent pour le moindre objet – un
radeau sauf dans l’attente et se tenir encore. Tu
répètes quelques mots sans poids, rien ne bouge
Si langue effeuille et trouve son rien, trouve
l’os évidé sous l’oiseau, la tête sous la tête et
moins de bruit, je veux. Là, dans le matin loin,
pousser mon temps, retrouver la cour, la route
de neige fondue. Faire les corvées puis laisser
pour chaque chose ma bouche où se taire.
Armand Dupuy, Mieux taire, avec des gravures de Jean-Michel Marchetti, préface
de Bernard Noël, éditions Æncrages & co, 2012, sans pagination.
note
de lecture de ce livre
bio-bibliographie
d’Armand Dupuy