Mais Camille ne redevient pas ado, elle garde, dans son retour dans le passé, l’âge et l’apparence de ses 40 ans et notre regard s’y habitue très bien, première prouesse de ce film. Et puis, il y a cette relation de Camille avec ses parents (interprétation touchante de Yolande Moreau et de Michel Vuillermoz), et l’amitié de ses amies (trois filles – Judith Chemla, India Hair, Julia Faure –, quatre caractères pour une amitié unique que mettra, semble-t-il, un peu à distance l’amour d’Eric – Samir Guesmi –). Tout cela revient à l’esprit de Camille qui ne pourra pas éviter ce qui est déjà arrivé. L’horloger (Jean-Pierre Léaud), qui sait bien qu’on ne joue pas avec le temps, l’aura mise en garde.
Ce qu’elle peut faire, Camille, ce qu’elle fait, c’est s’envoyer un message à travers les années, en confiant à un de ses professeurs (Denis Podalydes) un document qu’il devra lui remettre plus tard. Et, sortant de la salle, on se dit qu’il faudrait savoir s’envoyer de tels documents, anticiper la perte, pour être à même d’affronter le présent.