La question se pose assez vite sitôt que l’on s’intéresse au domaine celtique. Grande et « petite » Bretagne sont intimement liées dans les textes et la communauté celtique (telle qu’elle se réunit par exemple à Lorient chaque été) en est un signe fort.
Irlande, Ecosse, Pays de Galles, Cornouailles et Bretagne sont unies par la langue gaélique et par une forme de l’imaginaire directement liée à ces paysages si caractéristiques. Plus au sud, sur les rivages atlantiques, la Galice présente étonnamment les mêmes traits... Il semble que la pluie, la lande, le grand océan et sa voix lugubre dans les bruyères sèment dans les esprits le même grain de folie imaginaire.
Dans les récits qui nous intéressent, les personnages naviguent entre ces pôles : Tristan, neveu du Roi Marc, va chercher Iseut en Irlande avant de revenir en Cornouailles. Les chevaliers de la Table Ronde parcourent les landes de Galles ou d’Armorique, traversent les étangs et les lacs d’Ecosse en quête d’aventures et d’Autre Monde. Avalon est toujours quelque part, prêt à émerger à l’horizontal.