Accéder à l'Espace Cirque est difficile, surtout par temps de pluie. On abuse sans doute de l'automobile mais tant que les transports en commun oublieront de le desservir il faut bien bricoler. C'est pareil pour stationner ... Rien d'étonnant à ce que l'équipe d'ouvreurs-euses scrute l'horizon et fasse en sorte d'entrouvrir in extremis les grilles de sortie pour raccourcir le temps de marche à pieds pour ceux qui arrivent pile ... pile en retard. Qu'ils soient remerciés.
Le dimanche 21 octobre la venue sera facilitée grâce à une navette (gratuite) sur réservation 48 heures avant la représentation.
Il y a du bruit sous le chapiteau, encore en pleine lumière. On croit le spectacle commencé. Pas vraiment. La famille Morallès achève de dîner. On pense illico aux Molliens de la troupe Rasposo qui donna ici même le si poétique Chant du Dindon. Egalement à la famille Ronaldo venue présenter Circenses.
C'est pourtant différent. J'avais entendu Monique, en quelque sorte la fondatrice en 1971 avec son mari, Christian Mugica, dire qu'ils ne sont pas nés sur le voyage, et que c'est un choix de vie qu'ils ont fait. Car leur cirque est récent comparativement aux Bouglionne et aux "grandes" familles circassienne. Sylvie Delaire, Carmen de son nom de scène, résume bien les choses : une vraie famille plus d'autres donc une troupe "une troupe familiale mais un peu plus étendue".
Les numéros s'enchainent à un rythme soutenu pour nous présenter à tous qu'ils sont un spectacle comme avant, même si l'un d'entre eux est trop gros et trop vieux, enfin c'est ce qu'ils déclarent. On a droit au menu complet : un ballet fou, des assiettes qui volent, du trapèze en simple, en duo, en triplette, une otarie de papier, un concours de lancers de cerceaux, de massues, des cascade en série, du risque, de la grâce, de la poésie, et de l'humour, en pagaille.
S'il était "normal" le cirque de la Famille Morallès présenterait un spectacle traditionnel, ce qui est selon leurs dires complètement dépassé. S'il était moderne il abandonnerait la musique et se sentiraient ringards. Seraient-ils contemporains alors ? Pas davantage. Ils se préfèrent à l'ancienne. Et on sera heureux qu'ils le restent.