La leçon du sorcier (L’épée de vérité, T1)

Après avoir fini la série legend of the seeker, j’étais bien résolu à ne pas laisser tomber Richard et Kahlan en attaquant les livres sur lesquels est basée la série. Cette résolution a mis un peu de temps à se réaliser, mais je viens de finir le premier tome de la saga de l’épée de vérité intitulée « la première leçon du sorcier » écrit par Terry Goodkind. Et comme je m’y attendais, le roman est bien plus complexe et dense que la série (ce qui est inévitable). De plus, le ton est bien plus noir, faisant passer l’adaptation TV pour un roman à l’eau de rose !! Un petit comparatif série / livre s’impose (ou pas, c’est vous qui voyez!) donc.

Plusieurs différences également dans la trame. L’épée de vérité est une vraie épée magique, très puissante, avec un pouvoir que seul le sourcier peut maîtriser. Elle confère à son porteur une colère, une rage uniquement contrôlable par le sourcier. Mais cette rage permet de trancher n’importe quoi, pour peu que cela soit la volonté de son porteur et qu’il se sente véritablement en danger. Mais ce pouvoir a un effet secondaire terrible : une douleur atroce à chaque personne tuée avec l’épée de vérité. Au sourcier de canaliser cette colère et cette douleur !

Second point, Kahlan ne révèle pas son pouvoir d’inquisitrice à Richard dès leur première rencontre, il faudra attendre pour cela les 2/3 du livre. Pour la première fois de sa vie, une personne lui témoigne une réelle affection. De peur de perdre ce lien précieux, elle ne lui dit pas quel est son pouvoir. Richard sent qu’elle ne lui dit pas tout, mais refuse de brusquer la jeune femme.  Le lien qui les unis devient vite très fort, très fusionnel. L’écrit permet de le mettre encore plus en exergue. On découvre que toute sa vie, Kahlan a été craint par tous à cause de son pouvoir et de son statut. Pour la première fois de sa vie, quelqu’un lui accorde son amitié et rapidement son cœur. Cela est nouveau pour elle et la bouleverse totalement. C’est très fort entre eux et rendu de manière bien plus puissante que dans la série. Mais je dois dire malgré tout que Bridget Regan (la Kahlan de la série) personnalise plutôt bien la mère inquisitrice, avec ce coté à la fois fort et faible, et ce charme qui fait un sacré effet sur Richard. La remarque est également valable pour Craig Horner, l’interprète de Richard, mais je dois bien reconnaître que je suis bien plus sensible au charme de Bridget!

Du coté de Darken Rahl, c’est parfois limite gore, la série est restée tout public par rapport au livre, c’est assez saisissant. Le tyran du livre est un vrai fou sanguinaire! Sa méthode pour voyager dans le monde des morts en est bon un exemple : s’assurer la fidélité d’un jeune garçon en usant de magie, puis le tuer, utiliser ses organes dans un sort complexe de magie noire et au final boire une décoction préparée en réduisant en bouillie les organes du jeune garçon. Yeark!

Pour le reste, il est effectivement question de récupérer la troisième boite d’Orden afin d’empêcher Rahl de rassembler les trois boites pour obtenir le pouvoir absolu. Compliqué pour le petit groupe composé de Richard, Kahlan, et Zed, le sorcier. D’autant que peu de personnes savent ou se trouve la boite. Mais Kahlan va s’efforcer de guider Richard dans les contrées du milieu qu’il ne connaît pas et qui sont bien différentes de ses terres d’ouest natales. Et la première différence, c’est la présence de la magie! Il y a deux types de magies, la magie additive (elle ne peut que créer ou ajouter des choses), celle que pratique Zedd (et également Kahlan) et celle du monde des morts, la magie soustractive (qui elle permet de détruire). La force de Rahl, c’est de maîtriser les deux types de magies. C’est ce qui fait de lui un adversaire pratiquement invincible. De même, la série fait abstraction (question de budget j’imagine) du le dragon rouge avec lequel Richard s’allie pour lutter contre Rahl.
Le kun dar, la fureur du sang, le pouvoir héréditaire des inquisitrices est infiniment plus puissant et impressionnant que dans la série. En fait, on comprend que ce pouvoir est un mélange de magie additive et soustractive, ce qui place sa puissance au niveau de Rahl. Et en mode kun dar, Khalan fout vraiment les pétoches à tout le monde (même à Rahl).

Les mordsith sont bel et bien là, perverses et totalement barrées! Richard va passer un sale quart d’heure (enfin bien plus en fait!) aux mains de sa « maîtresse ». Mais le livre est encore une fois bien plus précis, le pouvoir des mordsith ne repose pas que sur leur Agiel (qui dans le livre n’est absolument pas décrit comme ressemblant à l’espèce de godmichet de la série) mais également dans le fait de retourner la magie contre son utilisateur (je trouve que moins bien rendu dans la série). Et cela fonctionne également avec le sourcier, elles peuvent détourner la colère provoquée par l’épée et la douleur qu’elle engendre contre lui. Richard devra donc utiliser son don pour la magie et retourner le pouvoir de l’épée contre sa maîtresse mordsith.
La fin est également différente de celle de la série, bien plus épique et cohérente, Richard fait usage de la première leçon du sorcier et de ses pouvoirs pour berner Rahl et lui faire ouvrir la mauvaise boite d’Orden, ce qui entrainera sa perte. Et dernière surprise, Richard n’est pas le frère de Rahl, mais son fils, ce qui ajoute une touche dramatique supplémentaire je trouve.
C’est donc sans surprise que le livre surpasse largement la série! A relire la trame de la saison 1, je me dis qu’au final beaucoup de modifications ont été apportées, des bouts d’histoire ont été déplacés, malaxés, des événements ajoutés. Bref, un peu un massacre quand même (un peu comme mon article qui n’est pas vraiment structuré!!). Si vous avez aimé la série, vous aimerez forcement le livre, même si le fait d’avoir vu la série vous « gâchera » certaines surprises (comme le pouvoir de Khalan). Le seul problème, c’est qu’il y a 11 tomes pour le moment. Et si les deux premiers sont à prix « cadeau » (9,50€), les suivants sont à environ 25€. Ça va faire cher pour lire toute la saga! Mais quand on aime on ne compte pas j’imagine!
Rendez-vous bientôt pour le second tome que j’ai déjà attaqué!

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