Après Jean-François Copé, c'est au tour de François Fillon de nous expliquer que les français ne travaillent pas assez, que les chômeurs ne cherchent pas d'emploi et que le code du travail est un obstacle à l'emploi des jeunes. Comparons les !
La légende propagée par les soutiens de François Fillon pour la présidence de l'UMP voudrait que celui-ci soit très différent de Jean-François Copé son adversaire. Toujours selon eux, il serait : un « gaulliste social réformateur ».
Donc, François Fillon serait très différent du très libéral Jean-François Copé ?
Et pourtant, à la lecture d'interviews des deux candidats à la présidence de l'UMP, on s'aperçoit qu'il n'existe la moindre différence entre les deux, en ce qui concerne la politique de l'emploi et le traitement du chômage.
Jean-François Copé - 3 octobre 2012 dans son opuscule : « Manifeste pour une droite décomplexée » que nous avions décortiqué sur Slovar les Nouvelles
Suppression de toute référence à l'horaire légal de travail pour le remplacer par un temps de travail négocié entreprises par entreprises, dans la limite maximale de 48H00 par semaine
Instauration d'un contrat de travail unique
Chômeurs : Formation obligatoire et une indemnisation moins longue.
Comparons maintenant avec les propositions du «gaulliste social réformateur»
Interview François Fillon : Les Echos - 10 octobre - Extraits
Contrat de travail : « (...) C'est la rigidité de notre droit du
travail qui écarte une grande partie de la jeunesse française de
l'emploi. L'angoisse dans notre société est d'abord liée au fait qu'une
grande partie de la jeunesse n'a pas d'avenir professionnel (...) Je
crains une crise politique majeure s'il n'y a pas rapidement d'assouplissement (...) »
Temps de travail : « (...) Je milite pour des mesures d'urgence, en remettant en cause certaines dépenses sociales et en allongeant la durée du travail (...) Le redressement national passe par un effort de travail supplémentaire. Il faut supprimer la référence à la durée légale et autoriser une négociation collective dans les entreprises sur le temps de travail, dans les limites des règles européennes (...) »
Les chômeurs : « (...) D'abord, il faut faire la réforme fondamentale de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle que Nicolas Sarkozy avait proposée. Il s'agirait de rémunérer les demandeurs d'emploi non pas parce qu'ils sont demandeurs d'emploi mais parce qu'ils sont en formation (...) »
En résumé, vous avez le choix entre le programme de Jean-François ... Fillé et François ... Copon. « Etonnant non ! » comme disait le regretté Pierre Desproges dans : « la rubrique nécessaire de monsieur cyclopède ».
Sauf que les deux prétendants à la présidence de l'UMP n'ont aucun humour et qu'ils appliqueront l'un comme l'autre l'intégralité des demandes formulées par Laurence Parisot qui, ne l'oublions pas, indiquait dans Libération le 9 octobre dernier, qu'il était nécessaire de : « (...) Trouver les bonnes modalités pour adapter la durée du travail et la masse salariale en échange du maintien des effectifs lorsque l’entreprise fait face à une baisse d’activité significative (...) »
En fin de compte, la seule différence entre les deux repose sur le fait de savoir, en cas de retour de l'UMP au pouvoir, lequel sera ... le petit télégraphiste du Medef ... Pas vraiment étonnant à vrai dire ...
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La Voix du Nord