La ministre des Droits des Femmes était ce jeudi 11 octobre, l'invitée d'itélé, l'occasion de revenir sur les combats pour les droits des femmes et le mariage pour tous.
L'éducation sexuelle à l'école, une nécessité
Najat Vallaud-Belkacem est tout d'abord revenue sur l'issue du procès dit «des tournantes». Pour la ministre, il ne s'agit pas de commenter les décisions de justice mais bien d'agir en amont afin que ce type des violences ne se reproduisent pas et cela passe notamment par l'éducation sexuelle à l'école. La porte-parole du gouvernement rappelle à cet effet que l'éducation sexuelle est normalement obligatoire depuis 2001 mais que cette mesure n'est aucunement appliquée.
Le mariage pour tous : égalité et sécurisation juridique
Najat Vallaud-Belkacem rappelle que le projet de loi du gouvernement est une base qui sécurisera juridiquement la situation de tous les couples et restaurera l'égalité.
Si l'on veut sécuriser juridiquement les choses, il est important que la loi commence par affirmer un principe simple : l’égalité entre les couples quelle que soit leur orientation sexuelle. L’égalité devant l’accès au mariage, c'est l’ouverture du mariage pour tous. L’égalité devant l’accès à l’adoption, c'est une forme d’homoparentalité.
Le débat parlementaire permettra ensuite de trancher d'autres questions comme la possibilité pour les couples homosexuels d'accéder ou non à la procréation médicalement assistée.
La ministre a tenu à insister sur le fait que la «liberté de conscience» invoquée par les maires de droite populaire était «juridiquement impossible».
Chacun est censé connaître la loi et censé appliquer la loi, cela vaut tout particulièrement pour ceux qui ont été élus par les Français. Les maires sont donc tenus par cette obligation et si le projet de loi est adopté et si la loi existe demain, il leur faudra évidemment procéder à ces mariages comme tous les autres.
Face aux réfractaires, la ministre a tenu à apaiser les tensions et à dépassionner le débat. La France avait pris de l'avance avec le PACS en 1999, elle est depuis 10 ans emprisonnée dans les conservatismes. Cela a permis à d'autres pays comme l'Espagne par exemple de prendre de l'avance sur le mariage pour tous ou l'adoption et par le même temps d'avoir des études d'impact sur ces mesures d'égalité, notamment sur les enfants.
Nous avons d’ailleurs aujourd'hui suffisamment de recul pour constater les effets, et les effets c'est moins de stigmatisation pour les enfants qui vivent en famille homoparentale. [...] Les enfants de familles homoparentales ne sont ni plus ni moins épanouis que les autres : ils sont pareils. Ils sont pareils et donc, il faut qu’ils aient les mêmes droits.
Source : PS