En 1994, donc, année officielle de la fin de l’hégémonie du grunge pour une cause très triste connue de tout le monde, Green Day sortait son petit album de punk Dookie.
Un petit album très vite devenu grand, le plus vendu de l’histoire du punk (et peu importe votre définition à vous du punk !), propulsé par des singles tubesques : « Basket case » est sans l’ombre d’un doute mon titre préféré de l’époque – donc ‘94-‘95, avec son clip barré tourné dans un asile psychiatrique ; ou encore « Longview » qui parle sans détour de masturbation ; ou le très joli « When I come around », que le trio n’a jamais voulu « copié » par la suite, chose tout à fait louable.
En 1994, Billie Joe Armstrong, Mike Dirnt et Tré Cool n’ont que 22 ans… lorsqu’ils deviennent par définition multimillionnaires grâce à ce très beau « caca », l’un des disques les plus vendus des années 90 !
Perso, et pour me insister encore un peu, « Basket case » mérite à lui seul la découverte de l’album et ainsi de l’univers de Green Day, avec son couplet percutant : « I went to a shrink to analyze my dreams, She says it’s lack of sex that’s bringing me down, I went to a whore He said my life’s a bore ».
À noter que c’est aussi le début d’une collaboration qui fonctionnera sur d’autres productions avec Robert (Rob ou Bob) Cavallo, qui produira dès l’année suivante Insomniac, puis Nimrod, avant la pause Warning sur lequel Green Day opérera un changement très efficace mais peu convaincant d’un point de vue commercial (enfin, uniquement si l’on compare aux autres albums, car les ventes du groupe dont les singles arrivant en n°1 sont toujours très importantes par rapport à l’essentiel des autres groupes ou artistes de la planète) et, donc, le retour à cette collaboration sur le collossal American Idiot.
Bref ! En quatorze titres plus la piste cachée All by myself, pour trente-cinq minutes de bonheur à l’état pur, Dookie propose une recette tonitruante qui a fait depuis une très (trop) grande de progéniture. Pour le clin d’œil, je vous laisse chercher comment ce dernier mot – progéniture – se dit en anglais…
Hormis les singles dont le fabuleux « Basket case » (désolé d’être si insistant), j’apprécie en réalité tout les morceaux de l’album autant les uns que les autres. Cependant, certains impressionnent plus que d’autres : de l’introductif « Burn out » et son successeur « Having a blast », le parfait entremêlement de « Chump » et « Longview », la reprise de leur « Welcome to Paradise » (qu’ils avaient déjà enregistré sur Kerplunk !), le bref « Pulling teeth » qui semble être une parfaite préparation à « Basket case », puis « She » et « Sassafras roots » en bon boosteurs d’ambiance, avant qu’elle ne se repose avec le calme « When I come around », les courts « Coming clean », « Emenius sleepus » et « In the end » qui continuent d’affirmer le statut punk des trois acolytes, au final « F.O.D. » qui commence gentiment grâce à un solo guitare-voix de Billie Joe, avant l’explosion finale (écoutez les paroles) électrisée tous ensemble, pas un moment de répit ne nous est laissé.
Si l’on omettait la piste caché (la fameuse ghost track très célèbre à l’époque, chose qui a eut tendance a disparaître depuis l’an 2000), les tous derniers mots de Billie Joe sont très justement : « It was all real fun ».
Voilà peut-être l’explication toute simple de pourquoi j’ai tant écouté, ado, Dookie, qui est peut-être l’un des disques que j’ai le plus saigné de ma vie et demeurera de toutes façons et à tout jamais ma première grande gifle musicale.
J’en suis très fière.
(in heepro.wordpress.com, le 16/10/2012)
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