Ce chanteur avait sur le papier tout pour me plaire. En tant qu'admirateur de Brel, il a commencé sa carrière solo en reprenant à de nombreuses reprises le grand maître belge. Réarrangeant les chansons de manière moins dépouillée et plus enlevée que les originales, il avait réussi l'exploit d'en faire de nouvelles versions qui se tiennent - ce qu'un Pagny ne saura par exemple jamais faire. Le nom de Scott Walker a ensuite été depuis le début des années 70 l'un des plus cités lorsqu'il s'agissait de pop classieuse et intelligemment orchestrée. Son influence fut revendiquée entre autres par Bowie, Pulp - qui fera même appel à son idole pour venir produire ce qui sera pourtant l'un de ses disques les moins aboutis, "We Love Life" - ou encore de The Divine Comedy. Bref, avec un tel pedigree, ce type ne pouvait qu'être parmi mon panthéon de la musique. Et bien, non. Il faut dire que depuis ses débuts, il semble tiraillé entre deux contraires. Le kitsch des années 60 d'un côté, surtout au sein des Walker Brothers, puis dans une moindre mesure avec ses quatre disques solos sobrement intitulés 1, 2, 3 et 4. L'expérimentation la plus barrée et bien souvent inaccessible au commun des mortels à partir des années 70 de l'autre. Avec Scott Walker, je ne sais donc pas sur quel pied danser. Sauf sur ce quatrième disque solo, le premier sur lequel tous les morceaux sont de sa patte et non copiés de Brel. "The Seventh Seal" parce qu'il témoigne magnifiquement du paradoxe du chanteur, parvenant à tenir tout du long en équilibre sur un fil aussi ténu. De belles paroles inspirées du film de Bergman du même nom, sa célèbre voix de crooner, des choeurs très sixties et cette lente montée d'adrénaline divinement orchestrée. "I'm walker, walker, walker..." nous chantait récemment un Cascadeur. Il devait forcément faire allusion à Scott. Parce que les cascades, ça le connait...
Anybody seen a knight pass this way
I saw him playing chess with Death yesterday
His crusade was a search for God and they say
It's been a along way to carry on
Anybody hear of plague in this town
The town I've left behind was burned to the ground
A young girl on a stake her face framed in flames cried
I'm not a witch God knows my name
The knight he watched with fear
He needed to know
He ran where he might feel God's breath
And in the misty church
He knelt to confess
The face within the booth was Mr. Death
My life's a vain pursuit of meaningless smiles
Why can't God touch me with a sign
Perhaps there's no one there answered the booth
And Death hid within his cloak and smiled
This morning I played chess with Death said the knight
We played that he might grant me time
My bishop and my knight will shatter his flanks
And still I might feel God's heart in mine
And through confession's grille Death's laughter was heard
The knight cried No you've cheated me!
But still I'll find a way
We'll meet once again and once again
Continue to play
They met within the woods the knight his squire and friends
And Death said now the game shall end
The final move was made
The knight hung his head
And said you've won I've nothing left to play
The minstrel filled with visions sang to his love
To look against the stormy sky
The knight his squire and friends
Their hands held as one
Solemnly danced toward the dawn
His hourglass in his hand his scythe by his side
The master Death he leads them on
The rain will wash away the tears from their faces
And as the thunder cracked they were gone