Florence Lamblin a tout à fait le droit d'être très riche et de posséder un petit pécule de 350 000 euros au chaud dans un coffre ! Certes elle a été très évasive sur l'évasion fiscale et côtoie des racailles spécialistes en blanchiment d'argent et de cols de chemise, mais pas de quoi démissionner... à moins de rester conseillère fiscale.
Par Monsieur Z.
Après avoir été mise en examen pour «blanchiment en bande organisée» et «association de malfaiteurs» dans le cadre d'un vaste trafic de drogue, l'élue EELV Florence Lamblin fait savoir par le biais de son avocat qu'elle ne démissionnera pas de son poste de conseillère du XIIIe arrondissement à la mairie de Paris.
Même si le respect légitime de la présomption d'innocence est de rigueur, il semblerait cohérent voire décent qu'une élue mise en examen, chez qui l'on retrouve en liquide 350 000 euros -- soit 250 fois le salaire mensuel d'un ouvrier au SMIC, ou encore 35 fois le prix d'une éolienne personnelle pour défigurer son jardin -- et qui a visiblement dans son carnet de contacts des gens aux pratiques plus que douteuses soit disposée à démissionner, ne serait-ce que pour laisser à la police et à la justice le temps de faire leur difficile travail de lutte contre la délinquance en cols blancs et parfois verts.
Mais dans le monde irréel de la politique française, dans le magnifique feuilleton où les personnalités connues ou simplement découvertes par le grand public ne meurent jamais, quelle que soit la gravité de leurs actes, des personnages décomplexés de toute morale élémentaire vis-à-vis de la populace qui les assoit sur le trône confortable et doré de leur petit royaume de privilèges excellent avec leurs responsables de partis dans la gestion des catastrophes avec rebondissements juridiques et réussissent même parfois à se maintenir sur le devant de la scène politique.
Le frétillant avocat de Florence Lamblin nous explique donc qu'il n'y a tout au plus qu'un léger problème de "fraude fiscale" lié à de vieilles mais riches successions et révélé lors du rapatriement de son argent liquide de la Suisse vers la France.
C'est pourtant clair comme du jus de pomme bio ! Florence Lamblin était probablement pétrie de remords quand elle a réalisé qu'elle correspondait mot pour mot à la description que faisait Eva Joly en 2011 à propos de riches Grecs qui planquent leur argent en Suisse pendant que leur pays s'enfonce dans la crise.
Il s'agit juste de patriotisme fiscal, malchanceux certes mais cela devrait au moins faire plaisir à Arnaud Montebourg et le consoler de ne servir à rien, même bruyamment.
En cette période de crise l'existence de ces trous noirs de la finance est insupportable.
Eva Joly (novembre 2011)
Il ne s'agit donc que de simples problèmes de riches qui ne vous concernent pas, misérable citoyens avides d'éthique. Pas de quoi démissionner effectivement, et puis avec un avocat qui s'appelle Maître Boursican et une telle expérience de la gestion patrimoniale fructueuse, encourageons Florence Lamblin à rester conseillère à la mairie de Paris... mais conseillère fiscale.