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Français et libéral de souche

Publié le 16 octobre 2012 par Alteroueb

C’est le dernier billet de la série. On passera ensuite à autre chose. Mais avant, battons le fer pendant qu’il est chaud, soufflons encore un peu sur les braises, histoire de montrer que le blogage de gauche est loin d’être mort, comme semble le souhaiter Pierre Chappaz, grand patron de net-entreprises, fondateur de Kelkoo, de Wikio devenu Ebuzzing et fer de lance des #geonpi… Installé en Suisse depuis peu, il aurait été fort courroucé d’être qualifié d’«exilé fiscal». Il explique les raisons de ce choix en présentant ce pays comme une «société agréable à vivre», etc, etc… En quelques mots le programme de la France forte en 2007.

Français et libéral de souche
Je lui rappellerais juste que c’est exactement les mêmes raisons qui poussent les sénégalais, les malins, les libyens et autres africains à franchir à grand péril la Méditerranée pour arriver en France, pour trouver un peu de respect, de travail, de réussite, de démocratie qui font tant défaut chez eux, manquements qui pourrissent carrément la vie et dont nos sociétés sont d’ailleurs grandement responsables. Sauf que dans cette société française façonnée par les libéraux à la sauce Chappaz, ces gens là, on les embarque, on les place en centre de rétention, et on les renvoient dans leur enfer. La France aux français de souche, les autres dehors…

Comme d’habitude, il y a deux poids deux mesures. Le libéral aime à vivre sans entraves mais réglemente la vie d’autrui, sans parler des moyens de se soustraire de la contrainte liée à la solidarité nécessaire dans toute vie en société. Quelle société d’abord ?

Je suis d’accord avec Pierre Chappaz sur un point : ce pays est malade. Comme lui, depuis un paquet d’années, j’en prend plein la gueule du climat dépressif et de la haine anti-pauvre, anti-assisté, anti-chômeur, anti-étranger, anti fonctionnaire, anti-syndicaliste, anti-retraité relayés par les médias, les pseudos-entrepreneurs, les #geonpi, les banquiers, les politiques français. Et je ne l’ai pas supporté. Je ne le supporte toujours pas. Il me semble qu’avec un peu plus de partage, il y aurait de la place pour tout le monde.

Après y avoir foutu le bordel, voilà qu’il se casse. Pour ma part, je reste, même si j’avais le choix.


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