Revoilà le duo Brubaker/Phillips !
Les deux auteurs de Criminal et Incognito récidivent donc chez Delcourt avec cet album regroupant les cinq premiers épisodes de « Fatale ».
Ed Brubaker installe immédiatement ses différents personnages, tout en demeurant dans ce genre polar, qu’il affectionne tant et dont il est passé maître. Flic pourris, meurtres crapuleux et femme fatale sont donc au rendez-vous, mais également une étrange secte de fanatiques qui fait progressivement basculer le récit vers le fantastique. L’hémoglobine devient de plus en plus abondante et des mystérieuses créatures sorties tout droit des enfers s’invitent également au récit. On s’attend presque à voir Ben Templesmith surgir au dessin !
Si le mélange surprend, Ed Brubaker reste néanmoins intelligemment dans les sentiers battus du genre, mais avec toute la maîtrise qu’on lui connaît. Construisant son récit sur deux périodes, l’une se déroulant de nos jours et l’autre en 1957, il lève progressivement le voile sur les mystères qui planent autour de cette Josephine qui attire le regard de tous les hommes qu’elle croise.
Visuellement, Sean Phillips n’a plus à prouver sa complémentarité avec Brubaker et distille à nouveau une ambiance qui s’installe au diapason du scénario. Quant à la colorisation, elle est l’œuvre de l’un des meilleurs coloristes du neuvième art : Dave Stewart !