La stupéfiante désinvolture de leur farandole captura mon attention. Et en un bond, je délaissai le clavier pour m’adonner à une séance photos improvisée. Objectif que j’oubliai peu après avoir mis le nez dehors.
Car un autre dessein se fit sentir encore plus fort.
Moi aussi, je voulais accueillir les caresses de ce dieu éolien et permettre à ses rafales de me ragaillardir un brin. La magie du moment allait m’offrir un autre présent…
À observer les feuilles tourbillonner dans un tel abandon, j’en vins à perdre du temps toute notion. Au début, ce fut leur danse dans tous les sens qui me captiva. Légères comme l’air, elles s’approchaient de moi, reculaient, montaient, descendaient, à l’unisson d’un mystérieux diapason.
Et prestement, elles se séparaient pour emprunter, par petits groupes, des directions opposées. Puis, elles firent une pause.
Loin de se sentir essoufflé, le vent s’élevait afin d’enlacer des branches plus ou moins dénudées. Secoués de tous côtés, les arbres grinçaient et râlaient sans se gêner. Bien sûr, les mieux nantis par la nature agitaient leur flamboyante chevelure.
Et les feuilles firent encore une pause.
Élégamment dispersées un peu partout, elles se mirent à frémir de bonheur, juste avant que leur partenaire s’en empare d’une étreinte gigantesque et les emporte dans une autre fougueuse arabesque.
Totalement absorbée par la scène, j’eus l’impression que ce zéphyr aux allures dévergondées m’étreignait à mon tour. Car rien ne semblait alors exister que ma joie d’être là.
Comment aurais-je pu imaginer que l’envie de prendre quelques clichés se transformerait en une si céleste envolée? Ce matin-là, le divin me tendit la main. Grâce aux feuilles et au vent fou, je dansai moi aussi avec le Tout.
Je vous écris ces mots les yeux dans l’eau…
En tant que goutte, c’est le bonheur que je ressens chaque fois que je communie avec l’océan. Vous y avez peut-être déjà goûté, vous aussi, à son petit goût salé… tirant sur l’éternité.
Assurément, le vent est un formidable partenaire. Il possède le don extraordinaire de nous extirper de notre torpeur pour célébrer la joie d’exister… en plein air!
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