Que fait donc ce drôle d'oiseau ? Il propose tout simplement aux internautes de s'entraider en rassemblant, d'un côté, des personnes et des associations qui ont besoin d'un coup de pouce et, de l'autre, des particuliers qui ont envie d'aider des projets à se concrétiser.
Les premiers publieront leur souhait sur le site, avec la possibilité de le relayer par mail et sur les réseaux sociaux (Facebook, Google+ et Twitter) à destination de leurs amis et relations. Outre des contributions directes, les seconds peuvent aussi apporter leurs conseils et échanger avec les autres "Pelikamers" dans un forum qui leur est dédié.
Les utilisations possibles du service sont largement ouvertes et peuvent s'étendre de la constitution d'une cagnotte (par exemple pour un mariage ou, plus simplement, pour un pot de départ) à la réalisation de véritables projets, plus ambitieux (travaux, voyages, actions humanitaires...).
Quand les demandeurs lancent un appel au don (un "Pelikam"), en euros sonnants et trébuchants, la plate-forme fournit la logistique nécessaire aux transferts d'argent, qui sont alors entièrement gratuits. Dans ce cas, les fonds envoyés par les participants sont placés sous séquestre et ne seront remis au bénéficiaire (moyennant une procédure d'authentification un peu lourde) que si son objectif de financement est atteint. Mais d'autres formes d'aide sont également encouragées, le "coup de palme" réclamé pouvant être, par exemple, une participation à des collectes alimentaires.
Contrairement aux précédentes réalisations du CAMPG, celle-ci semble désintéressée puisque tout dans son fonctionnement est totalement gratuit – ce qui risque de porter un coup sévère aux plates-formes similaires existantes, telles que Leetchi (sur le périmètre des cagnottes). La banque doit tout de même espérer y trouver, au moins, un bénéfice pour son image et, peut-être, un petit plus dans sa stratégie de conquête et de rétention de clientèle... Quoi qu'il en soit, ses valeurs de coopération et de proximité (dans les "coups de palme") restent au centre de cette nouvelle idée.
Avec son univers graphique décalé (pour un service proposé par une banque), l'initiative Pelikam est sympathique et elle sera certainement utile à ses futurs utilisateurs. Les amateurs de finance participative ne pourront cependant que regretter l'absence d'autres options que le don et la constitution de cagnotte, telles que le prêt ("P2P lending"), l'investissement... Il est vrai que cela supposerait une autre dimension, amènerait d'autres contraintes, plus de difficultés... mais peut-être est-ce la prochaine étape pour le CAMPG ?