Etrange et peu médiatisée, l'apnée est une discipline sportive qui peut effrayer. Vingt-cinq ans après " Le Grand Bleu ", rencontre avec des apnéistes.
Quand nous avons posé à Solenn Launay nos questions sur la dimension tragique de l'apnée, sur cet acte contre nature de ne plus vouloir respirer le plus longtemps possible, sur ces champions qui parfois perdent la vie sous l'eau, elle s'est un peu agacée. Et on la comprend.
Pour le grand public, l'apnée sportive rappelle " Le Grand Bleu " et ses vingt dernières minutes dérangeantes, cette double disparition (suicide ?) des héros qui choisissent de se blottir dans les profondeurs plutôt que de retrouver l'air libre.
Alors que la majorité des sports extrêmes évoquent l'impulsion, l'adrénaline et le risque de mort violente, l'apnée accueille la mort lente dans son imaginaire. On pourrait la croire pratiquée par des inconscients.
Nous avons voulu les rencontrer ces inconscients, pour comprendre le rapport qu'ils entretiennent avec la mort. Il y a trois semaines, lors des Mondiaux de Nice, nous avons passé du temps avec des apnéistes de compétition, en activité ou à la retraite.