Le 9 octobre, l’Agence France-Presse a émis une dépêche consacrée aux réactions des Juifs de France devant la recrudescence d’attentats antisémites, de l’attaque d’une épicerie cacher aux assassinats perpétrés par Mohamed Merah. On pouvait y lire cette phrase ahurissante : « La France héberge de 350 000 à 550 000 Juifs ». Alertée par le site de Médiapart, l’AFP a rectifié sa dépêche.
C’est le moins qu’elle pouvait faire. Le prétendu journaliste qui a commis cette sottise avait-il l’intention de demander dans la foulée si ces personnes avaient bien obtenu de la mairie de la commune où elles résident un certificat d’hébergement ? Il y a des journalistes qui sont l’honneur de leur métier, qui risquent et parfois, malheureusement, donnent leur vie pour nous informer. Il serait navrant que l’obscur tâcheron coupable de cette énormité continue à se croire journaliste.
Il ne suffit pas de rectifier des erreurs de ce calibre. Il est indispensable que l’individu en question soit invité dans les meilleurs délais à suivre des cours de français. Il aurait ainsi l’occasion d’apprendre la signification du mot hébergement, disponible dans le premier dictionnaire venu : « logement accordé à titre provisoire ». Dans le cas où ce rédacteur appartiendrait à l’une des générations « Hitler, connais pas », il ferait bien dans le même temps d’étudier l’histoire du XX° siècle.
On ne peut hélas écarter l’hypothèse qu’il ne s’agisse non d’une erreur mais plutôt de l’expression d’un membre d’une frange de notre peuple qui n’a pas encore assimilé le fait que, même si la France a une tradition chrétienne, elle se compose de citoyens de religions différentes .mais égaux en droit. Devant l’imprécision de la taille estimée de cette population peut-être même souhaite-t-il, pour en faciliter le dénombrement, que l’on impose à chacun de ses membres le port d’un signe distinctif, et pourquoi pas, d’une étoile jaune.