Mon regard regarde les nuages, la nuit qui vient de cesser enfin, l'automne et ses couleurs.
Le rouge prend place dans les arbres, le roux et les teintes des feuilles mortes, quelques pointes de vert, des fleurs encore, de plus en plus rares, et quelques persistants définitivement verts avec fierté. Mon regard reprend le chemin de la rue, les parapluies se referment, le métro avale des dizaines de créatures, et semblent n'en laisser que peu dehors.
Puis deux jeunes femmes se libèrent de la foule, elles marchent vers un rendez-vous, vers leur bureau peut-être.
Une perle noire, déjà avec ses lunettes pour quelques gouttes de soleil ou d'élégance. Elle dévore les pavés.Une allure rebelle avec cette robe noire si bien ajustée, un blouson de cuir doit l'attendre quelque part.
Une autre sort derrière un pilier, avec le sourire, probablement une fantaisie de son chien et associé, il tourne, vire, cherche les odeurs, elle le suit. Ses jambes sont un soleil, en les osant de plus au naturel, sans collant opaque, elle met en valeur le cuir plissé, une taille haute et fine, des jambes infinies. Elle rit.
Le soleil revient, elles ont oublié leur parapluie, ou elles lancent un défi à celui-ci pour illuminer leurs pas. Les étincelles de féminité sont là dans leurs regards, dans leurs lunettes, leurs ongles vernis, leurs allures, leurs chaussures.
Détails pointus sur l'épaule !
Encore un sourire, un chemisier de couleurs, un rose à lèvres, un sac à main, elle est femme, elle aime sa propre beauté, ses premiers pas du matin pour capter les regards des autres, après elle-même dans son miroir.
Ah cette jupe de cuir noire, une histoire d'essayage avec des copines, des souvenirs, un dernier sourire, le bureau, le boulot, bonne journée de lundi à toutes.
Nylonement