Paul Krugman - Sortez-nous de cette crise, Maintenant !
Par Pikkendorff
"L’euro a officiellement vu le jour avec l’année 1999. La mesure a immédiatement produit un effet fatidique : elle a mis les investisseurs en confiance. Plus précisément, elle leur a donné la confiance de placer leur argent dans des pays précédemment jugés à risque"
Entretien avec Paul Krugman (Nobel 2008) dans Challenge : "l'Euro est une illusion".
"Pourquoi l’Europe a-t-elle si maladroitement réagi à la crise ? J’ai déjà donné un élément de réponse : un grand nombre de dirigeants du continent paraissent vouloir à tout prix "helléniser" leur analyse, considérer que tous les pays en difficulté – pas seulement la Grèce – ne doivent leur situation qu’à l’irresponsabilité budgétaire. Et cette vision erronée les conduit à opter logiquement pour un faux remède : si le problème tient au laxisme budgétaire, la solution se trouve forcément dans la rigueur budgétaire. C’est l’économie comprise comme un conte moral, à ceci près que les péchés recevant châtiment n’ont pour la plupart jamais été commis."
Toujours dans Challenge, Valéry Giscard d’Estaing conteste en ces mots
"Mais il faut commencer par le commencement : il n’existe pas de "crise de l’euro". C’est une expression médiatique et politique. Une crise monétaire se reconnaît à un taux de change qui chute, ou au fait que les gens refusent d’être payés avec cette monnaie. Personne ne refuse d’être payé en euro, et son cours aujourd’hui navigue autour de 1,30 dollar. Ce que l’on appelle crise de l’euro, c’est en fait la mauvaise gestion par certains pays membres de leurs obligations vis-à-vis de la monnaie commune."
Sortez-nous de cette crise maintenant, 2012, Paul Krugman, Edition Flammarion