Sur Facebook la semaine dernière sont revenues des réflexions sur la
question «Les femmes peuvent-elles tout avoir?».
Certaines disent «Oui, mais pas tout en même temps.», «Je penche
pour "You can do anything, but you can not do everything..."», «Oui,
c'est de savoir si on le veut. Si on est prête. Si on nous a montré le bon
chemin, qu'on s'ouvre l'esprit, vraiment, rien n'est impossible. La limite;
c'est nous-mêmes.» et «Tout ce qu'on veut vraiment, oui.».
Toutes ces réponses trouvent un écho en moi.
Oui, on peut tout avoir. Sérieusement, je ne vois pas pourquoi on ne pourrait
pas y arriver. Je ne dis pas que c'est simple ni facile ou que tous les jours
sont roses. Mais oui, on peut le faire. Avec du cache-cernes, des fois. Mais il
faut accepter de choisir d’abord. Puis, essuyer des revers comme des
commentaires insignifiants. On doit parfois accepter de prendre un chemin plus
long ou qui nous ressemble plus alors que les autres filent sur une autoroute.
Il faut aussi être certaine que c'est ce qu'on veut NOUS. Il faut que ce soit
un choix personnel. Et non une obligation venant des autres.
Et pour tout avoir il faut à tout prix se débarrasser de notre culpabilité
qui nous fait toujours hésiter. Quand on est au bureau, on se demande si on ne
serait pas mieux à la maison et vice versa. La culpabilité est très féminine. Aussi,
on doit apprendre à ne pas se sentir toujours «super hot». Parce que nous, on a
comme modèle nos mères et nos grands-mères. Tout ce qu'on fait - et surtout ce
qu’on ne fait pas ! - vient renforcer notre sentiment qu'on est moins bonnes
qu'elles. Les gars, chanceux, n'ont pas cette pression. Tout ce qu'ils font -
le lavage, les devoirs avec les enfants ou l'épicerie - les portent au rang de
supergars, tellement une coche (mille même!) au-dessus de leurs ancêtres. C'est
un peu plus lourd sur nos épaules. Mais faut juste pas s'en faire. Et assumer
nos choix.
Oui, on peut tout avoir sans sacrifier ni le travail, ni la famille, ni
nous. Un des secrets pour y arriver: avoir du plaisir partout. Autrement, c'est
déjà un peu chaotique. Être heureuse, avoir du fun au travail et à la maison,
transmettre ça à nos enfants (un «Amuse-toi!» avant de partir pour l'école,
c'est chouette, non?), se raconter nos journées ensuite, c'est tellement un bon
départ.
Un autre? Être imparfaite parfois.Ça
veut dire «couper» à certaines places (accepter que notre maison ne soit pas
celle de Martha Stewart, accepter de ne pas avoir deux autos, accepter de ne
pas s'entraîner tous les jours pour avoir un corps de rêve, accepter les petits
verres de vin pour décompresser, accepter de ne pas toujours avoir huit légumes
dans nos assiettes, etc.). Ça aussi, c'est faire des choix pour arriver à faire
ce qu'on veut vraiment.
Un autre encore? Les accommodements familiaux. Pas question d'être seule
dans le bateau «famille». Il faut pouvoir compter sur notre conjoint. Savoir
qu'il pense comme nous, qu'il s'implique (lisez le billet précédent!) et surtout pouvoir
l'imiter quand il sait bien mieux que nous lâcher prise sur des trucs qui ne
valent pas la peine de dépenser notre énergie.
Oui, on peut tout avoir. On fait des choix conscients et réalistes. Pas
pelleter des nuages ni passer son temps à hésiter. On fait ce qu'on veut. Ce
qu'on peut. Et on se dit que demain, on fera peut-être d'autres choix. Et c'est
très bien ainsi.
Je crois que c’est ça : on peut tout avoir... ce qu'on décide. Du
moins, on l'aura essayé. Ça se peut que ça ne marche pas; que ça nous convienne
pas finalement; qu'on n'a pas de plaisir à vivre ainsi. Mais si on ne décide
pas de l'essayer, un jour, c'est clair qu'on ne l'aura pas. Qu'on ne pourra pas.
(On en parle ici, ici, ici, etc.)