Nous nous étions assis sous la verte coupole
D’un grand bosquet de pins, dans une nécropole,
Hors des ris et des pas du promeneur banal.
C’était vers le déclin d’un beau jour automnal.
Au penser de la mort notre ardente parole,
Du penser de l’amour mariait la corolle.
Loin de subir du lieu l’effroi morne et fatal,
Notre Âme en liberté rêvait son ciel natal.
Ma compagne me dit ces choses solennelles :
« D’aimer et de mourir admires-tu l’accord ?
Ah ! ce sont là, vraiment, deux forces fraternelles !
« Car pour nous élever, d’un plein et sûr effort,
De cette terre aux cieux, nous n’avons d’autres ailes
Que celles de l’amour et celles de la mort ! »
Philothée O’Neddy (1811-1875).
Recueil, Feu et Flamme.
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