Ah quand on est jeune
Gunblade saga n’est peut-être pas le plus beau, il n’est peut-être pas le plus courtisé et il n’est sans doute pas le meilleur parti. Mais c’est mon premier et je ne l’oublierai jamais. Non, jamais. Ce jour-là, j’ai eu envie d’essayer. Pour voir. Une relation de 30 heures ou une relation pour la vie ? Pour la vie … oui, je suis bien naïf. Mais l’idée est belle et quelques développeurs nourrissent l’espoir, la foi, que leur jeu traverserait les âges et les ères (d’une durée approximative de 2 ans). Beaucoup s’y sont cassé les dents. Il faut croire que nous ne sommes pas faits pour des promesses d’éternité. Un plan Wold3D ou Alone in the dark de temps à autres, pour se taper du cougar, ça oui. Booker les 60 ans qu’il vous reste d’espérance de vie dans Eve Online c’est moins sûr. Bref. Fini de grincher, il est temps de rentrer dans le lard.
Houston, we have a problem
Qui dit MMO dit inscription. Jusque-là rien qui puisse devenir traumatique. Tout se passe amoureusement. Je lance la machine et là … me voilà devant un mec en slip style âge de pierre, les bras ballants et le regard amorphe. Diantre ! Va-t-il me falloir claquer mon PEL pour me racheter des fringues ? Pas question de guerroyer à poil, les trolls se foutraient de ma gueule (y a des trolls dans Gunblade ?). Et là, je vois le bouton magique : homme ou femme. Je me permets de préciser, et mon psy sait quoi en penser, que j’ai la mauvaise manie de prendre des femmes comme avatar. Canon si possible. Celle de Gunblade Saga, en plus moche par contre, m’évoque Hitomi. Oui, Hitomi de Dead or Alive. Mais suivez un peu ! Pour notre plaisir, elle apparaît en sous-vêtements chics. Déjà là on profite d’une musique folklo qui se permet quelques passages épiques. Ca tournera bientôt en boucle. A ce niveau de l’expérience, je commence à m’irriter du mode fenêtré. Pas de bouton sur l’interface, pas de choix dans les options. Mortebourse !! Voilà ma première quête. Après cinq minutes à barboter dans les menus, je décide de quitter le jeu. Puis de le relancer. Apparaît dès lors un bouton « résolution » qui pourrait peut-être m’aider. Et il le fit. Hop ! Plein écran et 1920×1080. Ça, c’est fait. Je customise vite fait ma babe et je rentre dans le vif de l’objet. Vers l’infini et au-delà !
Trêve de conneries
Me voilà transporté, couvert d’une armure assez kawaii, dans le hub : Chinatown et ses trois clans. L’environnement a des allures de grandeur. Ne vous y trompez pas, le monde ce n’est pas pour tout de suite. A ce niveau, je ne sais d’ailleurs pas si ce sera pour jamais. On m’interpelle : « Défi démon divin dans 10 minutes ». Pour les lvl 180 et plus … je passe. Maître Hua me propose déjà de m’entraîner. Il a confiance en moi, je vais sauver le monde. Ou quelque chose d’aussi générique. En route mauvaise troupe ! Première impression et première nausée, une quantité abyssale de boutons en tous genres se jettent sur moi. Pour un habitué des MMO ça peut ne paraître rien mais pour moi c’est un peu effrayant. Bon, ça l’air bateau. Des PNJ qui filent des quêtes, des boutiques (j’y reviendrai quand j’aurai compris le système), et des mobs. Des mobs partout, des mobs en pagaille qui ne représentent aucun défi mais permettent de grimper quelques level, répartir intelligemment les points d’attributs et se préparer à guerroyer dans la joie.
Niveau 20 et toujours tout seul
Quand j’ai atteint le symbolique level 20 d’expérience, j’ai pris un peu de recul, une pose de penseur qui surchauffe du bulbe et j’ai fait le point. Premier constat, et sans doute les fans hurleront devant tant de mépris, je m’y fais un peu chier. Peut-être devrai-je patienter jusqu’au niveau 40. Ou 60. Ou jamais. Tiens ça me rappelle le film d’horreur, en mode téléfilm du dimanche, que j’ai maté hier soir pour m’endormir : l’ascenseur. Vous ne voyez pas le rapport ? Bon je reste calme. Les premières missions sont d’une platitude exemplaire : tuer trois gardiens, cueillir de la verveine, fouiller des blocs de terre (à la recherche d’or, je n’invente rien) ou ramener à la maison cet étourdi de gamin qui était parti, faisant fi de tous les dangers, chercher des plantes au milieu des mobs pour soigner sa môman. C’est touchant. Hélas il n’est pas mort … Vous lui expliquerez gentiment – oui vous êtes gentil, pas de discussion – qu’il devrait attendre d’avoir une épée avec dégâts ++ ou un opinel double face au strict minimum. Grand moment de Gunblade Saga, les « hommes à la tronçonneuse » qui me harcèlent pendant que je cause tranquillement tricot avec un PNJ qui veut me filer une quête. Et en bande. Genre 6 en même temps. Difficile d’aller d’un point à l’autre sans avoir tout le bestiaire de la zone sur le dos. Vous aussi vous aimerez vous prendre des bourre-pif par des « vieillards fantasques » pendant que vous apprenez une recette de cuisine. Elle est pas belle la vie ?
Tout va bien c’est bien un RPG
Des attributs au nombre de 5 (force, agilité, constitution, sagesse et intuition, je crois qu’on a tout), une barre de santé, une barre de mana et … une barre colère. Pour ne pas changer une équipe coréenne qui gagne – mais plutôt par chez eux – il y aura bien sûr un inventaire et les parties du corps à habiller de choses qui brillent, si possible avec perks. Les débuts sont, par ailleurs, fastidieux. Tuer 3 de ceci, tuer 5 de cela, allez préparer le thé pour Maître hua … et traverser des happy fields infestés de racaille level 25 pour s’entretenir avec le type, level 12, qui a perdu un ami, level 13, lequel est bien dans l’embarras depuis que sa sœur, level 15, a été enlevé par un troll, level 12 à nouveau, qu’il faudra occire pour récupérer l’amulette magique de Maître Xia Bao qui sauvera d’une mort lente et douloureuse la fille du maire qui vient de décréter que … Bon, évidemment j’invente, mais en gros c’est la routine sur Gunblade Saga. Monster bashing mon amour je viens à toi. Allez on y retourne !
Réjouissances annexes
Tout au long de la journée vous pouvez participer à des « évènements » qui se veulent une bonne façon de drag … de se faire de nouveaux amis. Du Mahjong, des quizz, des combats en arène. Ca a l’air sympa, oui, mais il faudra leveler comme un bourrin pour y accèder. Le quizz « connaissances » est accessible dès le level 1. C’est un peu le club med. Les suivants à partir du level 9, puis 19, puis … et restent pour plusieurs d’entre eux tout juste anecdotique. Réjouissances supplémentaires, Gunblade Saga accueillera prochainement plusieurs extensions. Pour monter jusqu’au 7e ciel, ou au niveau 240, ce qui est bien, mais pas top. Certaines quêtes ne sont évidemment accessibles qu’en groupe et/ou à un niveau conséquent d’expérience. C’est gratuit et ça n’attend que vous et votre équipe pour vous faire vivre de grandes aventures (ça y est je suis prêt à travailler sur les synopsis de tous ce que le monde compte de navets).
Conclusion 6/10
Au début, j’étais enthousiaste, je sautillais de plaisir. Enfin j’allais connaître l’amour, le vrai. Et je n’ai trouvé, après plusieurs sessions identiques les unes et les autres, que l’ennui et la répétition. Autant dans un hack’n’slash, je pardonne. Parce que je loot, je loot, je loot. Mais là non, à peine. J’ai sans doute oublié d’évoquer certaines informations de premier ordre, comme le système de socialité, l’hôtel des ventes et la foultitude de techniques et de pouvoirs à maîtriser. J’ai sans doute été lapidaire dans l’exposé des « évènements » et lacunaire dans l’évocation du scénario. Oui. Mais je dois prévenir que ce jeu, finalement pas si mauvais, n’attirera que des fans hardcore de farming.
Gunblade Saga, une saignée, un test (PC), 5.0 out of 10 based on 1 rating