Faire baisser sa pression artérielle de 2 points permet de réduire le risque d'accident vasculaire cérébral de 40%.
Quel est le point commun entre Jacques Chirac et Jean-Paul Belmondo ? Avoir été victimes, comme 130.000 Français par an, d'un accident vasculaire cérébral, une pathologie redoutable.
Ces AVC, comme les appellent les médecins, représentent la troisième cause de décès en France, la deuxième de démence après la maladie d'Alzheimer et la première de handicap chez l'adulte.
Un quart de ces AVC frappe les moins de 65 ans, et plus de la moitié les plus de 75 ans. Après une attaque cérébrale, une personne sur cinq décède dans le mois qui suit, les trois quarts des survivants gardent des séquelles définitives et un tiers deviennent dépendants.
En supprimant tous les facteurs de risques comme l'hypertension, le tabac ou encore lediabète, il serait possible d'éviter la moitié des attaques cérébrales. «Mais le principal reste la tension», souligne le professeur Mathieu Zuber, président de la SFVN (Société française de neurologie vasculaire). «Réduire de 2 points la pression artérielle, c'est diminuer de 40% son risque d'AVC». Or en France, plus de 4 millions d'hypertendus ne connaissent pas leur état et la moitié des 12 millions d'hypertendus qui suivent un traitement n'atteignent pas les bons chiffres. «L'hypertension artérielle est liée à l'âge, c'est pourquoi dès 50 ans, il est recommandé de la surveiller régulièrement», explique le Pr Zuber.
C'est à ces populations à risques qu'est principalement destinée la journée mondiale contre l'AVC, le 29 octobre prochain. La SFVN et le ministère de la Santé mettront l'accent sur la prévention. Cette journée sera également l'occasion de rappeler qu'en cas d'accident vasculaire cérébral, chaque minute compte. Des signes tels qu'une paralysie du visage, du bras, des troubles de l'équilibre, une perte de vision, des troubles de langages sont un signal d'alerte. Dans ce cas, le bon réflexe est de composer le 15. C'est le seul moyen d'assurer une prise en charge suffisamment précoce dans une unité de soins spécialisés, qui limitera le risque de séquelles et de décès. Or, aujourd'hui, seuls 15 à 30% de l'ensemble des patients victimes d'AVC sont hospitalisés en unités neurovasculaires.